Une symphonie de plans d'une beauté fracassante, de vérités politiques, de délires poétiques, d'envolées lyriques pour transfigurer l'image mythique du grand Pablo Néruda..... peu importe que ce ne soit pas sa biographie : il en ressort l'essence de sa personnalité, de ses convictions politiques servies par sa poésie universelle, de la traque dont il a fait l'objet toute sa vie, symbolisée par ce policier hors-genre Oscar Peluchonneau et aussi bien entendu de ses travers humains, rappelant que "les hommes ne sont pas à la hauteur de leurs idées".
L'extraordinaire scène d'ouverture m'a immédiatement conquise : un espace ouvert décloisonné de Sénat, mi-hémicycle, mi-pissotière où les Sénateurs s'apostrophent et pissent fraîchement de concert et où d'entrée Néruda rappelle (vérité rarement évoquée) que c'est bien l'armée soviétique qui nous a libérés du fascisme... extraordinaire !
Quant à l'intrigue, je n'ai pas compris tout de suite que le policier à la poursuite de Pablo, était un personnage créé par Pablo, lui-même, pour symboliser sa traque et aussi pour évoquer sa face cachée : il faut donc que j'y retourne pour en faire une deuxième lecture, qui sera sans aucun doute, enrichissante , parce que très bavard le Peluchonneau !!!
Un film complexe, original, esthétiquement et poétiquement réussi ! Du grand cinéma !
Et çà me donne envie aussi de revoir El Postino, cette belle histoire d'amitié entre Néruda en exil et son facteur illettré qui découvrira à son contact, tout le pouvoir de la poésie (qui est aussi le thème sous-jacent de Néruda)