Ancien activiste gauchiste et terroriste, Daniel Laurençon (Vincent Lindon), dit Netchaïev, est de retour à Paris alors qu'on le croyait mort. Rompant avec son passé criminel, il veut découvrir lequel de ses anciens amis à voulu l'assassiner.
Adapté d'un roman de Jorge Semprun, le film de Jacques Deray est un polar politique sur fond de terrorisme. Il s'enrichit de contingences humaines lorsqu'on apprend -est-ce vraiment crédible?- que Netchaïev est le fils du patron de la DST, précisément en charge d'élucider le regain de violence qu'entraine le retour inattendu de son fils.
Le sujet de Semprun, éclectique, offre, on le voit, diverses pistes dramatiques dont aucune, cependant, n'est développée de façon convaincante. Deray, réalisateur commun, signe un film commun, peu rigoureux ni très subtil. Déjà, trop de personnages prennent part à l'intrigue, de sorte qu'aucun d'eux n'est vraiment abouti; les deux principaux joués par Vincent Lindon et Yves Montand n'échappent pas à cette carence. On peut le mesurer à leur rencontre finale dépourvue d'émotion.
Pour le reste, le film donne dans une action basique et un suspens un peu mou en raison d'un récit qui s'égare dans des scènes inutiles ou plates. Le thème "que reste-t-il de nos idéaux politiques" donne lieu à des superficielles considérations, à l'image de la réflexion survolée sur l'engagement dans la violence terroriste.