Dystopie immédiate
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C'est presque 40 ans après la naissance de la télévision aux États-Unis que le cinéma commence à voir la croissance exponentielle de ce média comme une réelle et menaçante concurrente.
C'est donc avec logique que Lumet met en scène des agents de la télévision complètement immoraux, opportunistes, divisés entre "anciens" et "modernes", des fous et des criminels, face à un public ahuri au comportement grégaire. Bien que la critique d'un média en pleine dérive vers le sensationnalisme soit ici pertinente, le film ne va pas assez en profondeur dans son analyse.
De fait, la pseudo-critique de Lumet apparait comme n'étant rien d'autre que de faire du bruit, de taper un peu que la TV afin de rehausser le cinéma en comparaison relative à la télévision.
Là où il aurait pu être pertinent, c'est justement d'être en accord avec les vrais critiques de la télévision de son temps en montrant que, dans le média de la télévision, ce n'est pas seulement ce qui est montré qui est néfaste à la société, mais la forme du média lui-même.
En réalité, la recherche du sensationnel est endogène à la télévision, mise dans un système capitaliste. C'est dommage que le film de Lumet survole le côté économique sans pour autant pousser plus loin la critique.
Au final, la pseudo-critique Network semble n'être qu'un dérivatif. En ne proposant qu'une analyse superficielle de la télévision, et ne s'attaquant pas aux causes, Lumet brouille les pistes: il apporte désinformation et discours vide. Exactement comme la télé qu'il "critique".
Créée
le 5 août 2015
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