Avec "Nevada Smith", Steve McQueen, alors en pleine ascenssion grâce aux succès de la série "Au nom de la loi" et d'une poignée de classiques comme "Les sept mercenaires" ou "La grande évasion", tient son véritable premier grand rôle de cowboy au cinéma, sous la direction du vétéran Henry Hathaway.
On est alors à la seconde moitié des années soixante et le western commence à muter doucement mais sûrement, sous l'impulsion des bandes venues d'Europe et du cinéma de Sam Peckinpah. Hathaway, lui, continue toute fois de donner dans le western à papa, avec grands espaces, musique lyrique et violence hors-champs.
Mais sûrement conscient des changements qui s'opèrent alors dans le genre, le cinéaste apporte à son film une certaine apreté, en adéquation parfaite avec son intrigue basée sur une vengeance personnelle et avec un héros étonnamment froid et implacable (le mec refuse tout de même les avances d'une belle brochette de bombasses), campé par un Steve McQueen affuté bien qu'un poil trop vieux pour le rôle.
Un western classique dans son déroulement et loin d'être aussi marquant qu'une "Prisonnière du désert" ou d'une "Horde sauvage" mais tout à fait recommandable et presque anachronique dans le contexte de l'époque.