Henry Hathaway traite d'un des thèmes les plus importants de l'univers westernien : la vengeance, qui sert de fil conducteur à l'odyssée d'un homme parti avec un cheval, un fusil et 8 dollars à la recherche des assassins de ses parents. C'est la peinture sobre et rigoureuse d'une vengeance inéluctable qui repose sur la métamorphose psychologique d'un adolescent dont la sensibilité s'émousse peu à peu pour laisser place à un homme animé par la haine, et qui sera capable de se faire enfermer volontairement dans un bagne pour retrouver un des assassins. Tout le film repose sur ce changement de comportement et ce jeu du chat et de la souris pour retrouver les meurtriers.
La violence n'est jamais gratuite mais devient au contraire le révélateur des personnages, car Max Sand le héros vengeur incarné par Steve McQueen, finit par devenir un peu comme ceux qu'il traque, mais Hathaway ne vise pas que la vengeance brute, il s'intéresse aux rapports humains, notamment à l'étrange amitié qui lie le jeune vengeur et l'armurier ambulant qui lui apprend quelques "trucs" pour survivre dans l'Ouest. A ce titre, McQueen est parfaitement entouré par d'excellents seconds rôles comme Brian Keith en armurier, Karl Malden, Arthur Kennedy, Martin Landau dans les rôles de 3 crapules, Suzanne Pleshette, Raf Vallone, Lyle Bettger, Ted De Corsia ou Pat Hingle...
Un western qui prend parfois des allures de thriller, qui comporte de splendides paysages apportant la touche d'esthétisme nécessaire bien saisis par la photo de Lucien Ballard, et qui comporte aussi quelques morceaux de bravoure, comme la description du bagne ou les scènes avec Brian Keith sur le maniement des armes qui font comprendre que la manière de survivre dans ce Far West indompté est celle où les colts font régner l'ordre. Une grande réussite.