Le réalisateur sud-coréen Park Hoon-jung a un sacré pédigrée comme scénariste. On lui doit ceux de J’ai rencontré le diable de Kim Jee-woon et celui de The Unjust de Ryoo Seung-wan. Après ce début de carrière, il se lançait dans la réalisation d’un pâle The Showdown. Un film en costume peu inspiré qui se déroulait essentiellement en huit clos. L’idée de départ était bonne mais très mal exploité. Sans doute dû à l’inexpérience de ce cinéaste en herbe. Et là, patatras ! Il nous revient avec un second long-métrage qui prend place de nos jours. Il livre un film de gangsters avec une intrigue qui tourne autour de la prise de pouvoir d’une organisation criminelle : la Gold Moon. Et au vu du résultat, on peine à croire que c’est le même homme.
Park Hoon-jung signe alors un scénario qui nous fait dire qu’il n’est pas sud-coréen pour rien. Habilement, il pioche allégrement sur des choses vues ici et là. A Toute Epreuve (1992) et Infernal Affairs (2004) pour le côté flic infiltré à bout et qui en a marre de sa condition. On pense à une multitude de films mafieux et à leur mythe cinématographique qu’ils soient états-uniens ou japonais. Bref, ça pioche en y apportant une dimension coréenne à l’ensemble, un folklore bien connu des amoureux de cette cinématographie. Il développe alors un récit à grand renfort de chantages et trahisons. Il impulse une tension quasi-permanente en jouant avec le spectateur. Le suspense est savamment distillé lors des rebondissements et des retournements de situation. Et si parfois, on peut voir les choses venir, il parvient tout de même à surprendre la plupart du temps, et ce, jusqu’à ce dénouement final où les pions posés d’un jeu de go grandeur nature entérinent les manigances pour le pouvoir. Le scénario est donc rondement mené, d’autant plus qu’il s’amuse à inverser les rôles. Tout n’est pas blanc ou noir. On évolue bel et bien dans une zone grise dangereuse, où le vrai visage des personnages peinent à se dessiner dans l’ombre que représente l’univers mafieux. Qui plus est, la mise en scène se veut impeccable en offrant un travail sur la photo, et faisant également appel à un montage bien pensé. Quant aux acteurs, ils campent à merveille leur rôle respectif. Il n’y a rien à écrire de plus.
New World fait partie de ces polars qui s’offrent une place de choix aux panthéons du film de gangsters. Il emploie avec intelligence tous les ingrédients du film de genre, notamment en usant d’une violence qui est utilisée avec parcimonie, à la fois glaçante et effrayante.
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