... photo, qu'on montre à ses amis, nostalgique, de l'été passé à New York. Ce film est non seulement une jolie carte postale mais également un bon best of de musiques joliment orchestrées. Malheureusement, passés le divertissement musical et les têtes d'affiche, il ne reste plus grand chose. John Carney a une fois de plus misé sur une BO bien remplie, un tandem d'acteurs efficace et un décor aseptisé joliment festonné. Rien de plus.
Si le New York Melody plait tant dans ses atours, c'est grâce à la "viralité" de la musique. De tous les arts, la musique est certainement celui qui touche le plus rapidement, le plus instantanément. La sensibilité à une chanson est immédiate et Carney l'a bien compris. Le reproche principal qu'on pourrait donc faire à ce film, c'est d'envisager ce film comme une campagne marketing mûrement réfléchie: les ingrédients d'un bon divertissement sont tous réunis pour faire de New York Melody un bon film d'été. C'est agréable à entendre, à voir, c'est drôle et certaines scènes mériteraient qu'on s'attarde dessus.
Nonobstant une poignée de scènes bien préparées, il n'en demeure pas moins que New York Melody n'est pas vraiment un film puisqu'il n'explore qu'un seul pan du 7ème Art, la musique. Capter le mouvement, la lumière, construire des plans, écrire des scènes avec pleine liberté, inventer des séquences au découpage subtile ou simple, Carney n'en a retenu que les strictes bases en reproduisant un schéma bien trop redondant pour que son film dépasse le simple stade de divertissement. Il l'a conçu comme le producteur de son film enregistrerait la musique d'un artiste anodin: l'envisager comme un produit potentiellement commercialisable.
Et quel dommage de ne pas plus explorer les choix que laisse suggérer ce vaste décor musical, comme toute la réflexion sur la création. A l'instar de la scène -légèrement- onirique, où Buffalo imagine l'instrumentalisation d'une musique, Carney aurait pu développé par ce biais la recherche d'un talent, la formation d'un chant, la création artistique même. Et cette absence se fait pesante lorsque le réalisateur campe sur un schéma de mise en scène trop stéréotypé (champ, contre champ, champ, contre champ... puis léger travelling qui ne veulent pas dire grand chose, histoire de casser avec un défilement de plans quasi devenus génériques).
Cependant, cela n'enlève ni le plaisir soudain de regarder le film, ni ne provoque d'ennui profond. C'est juste une oeuvre divertissante, qui n'apprend pas grand chose malgré deux trois "gags malin". Carney pourra se targuer d'avoir trompé son public en modifiant certaines chutes, pour ainsi ne pas tomber dans le cliché le plus abrupt qui soit.
Si vous êtes en dèche de playlist d'été façon rock indie (et encore), allez voir ce film. C'est chouette et puis, Keira Knightley joue dedans (j'adore ses yeux de biche).
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