La comédie précédente de Mark Herman, "Les virtuoses", présentait un arrière-plan social intéressant, mélange d'authenticité et de sensibilité. "Newcastle boys", par manque de sincérité, ne réussit pas un harmonieux mariage entre comédie et réalisme social, association qui constitue l'originalité et l'ADN du cinéma anglais de la période...tout en devenant un procédé.
Ainsi le contexte familial, dans la grisaille de Newcastle, de Gerry et Sewell, deux adolescents en quête du pactole qui leur permettra de s'offrir un abonnement au fameux club de foot local, flirte avec le misérabilisme. Père alcoolique et violent, mère tuberculeuse pour l'un, pas de parents pour l'autre, Herman en fait un peu trop et, malhabile ou complaisant, ébauche un contexte plutôt artificiel.
Reste l'aspect humoristique du film, conçu autour des nombreuses combines, pas forcément légales ou fructueuses, des deux ados pour financer leur rêve. Les tribulations cocasses de ces juvéniles Laurel et Hardy sont d'un intérêt inégal, suite de péripéties, soit communes, soit peu réalistes. Gerry et Sewell sont, à certains égards, deux personnages attachants, mal engagés dans la vie, tel que tient à le démontrer et à le déplorer le cinéaste, mais dont les caractères sont superficiels; ce sont deux figures ballottées entre la farce et le drame et pas réellement convaincants ni dans un genre, ni dans l'autre. Dans ces conditions, Herman aurait mieux fait, peut-être, de tirer le sujet vers la pure comédie burlesque.