Deux personnes, Martin et Gabi, chacun enchaînant les aventures via un genre de Tinder, se retrouvent mais décident de se connaitre un peu avant de passer à l'action. Ils tombent amoureux, éperdument, jusqu'à ce que ne reviennent leurs démons, leur volonté de nouveauté, de séduction, Martin et son passé, Gabi et son épicurisme. Ils tentent de palier à cela par une communication ouverte et franche. Ils iront au bout de l'idée de cette relation libre, mais cela amènera d'autres complications, et la franchise finira par n'être jamais totalement présente.
Les sentiments amoureux des temps modernes sont ici décortiqués avec une précision de chirurgien, à l'heure de la vitesse, de Tinder et de la consommation. On pourrait croire à un énième navet sentimental, servi à l'eau de rose, mais il y a beaucoup d'intelligence et de sincérité dans ce film. Il dure 2 heures et à mi-chemin j'ai trouvé ça trop long.
Mais en y regardant de plus loin, cette longueur permet une précision d'analyse. Nicolas Hoult est étonnant de réserve, d'introversion mais surtout, on a d'yeux que pour Laïa Costa que je revois enfin après le brillant Victoria. Son spectre de jeu est excellent et ses émotions très communicatives.
La mise en lumière est belle, que ça soit en terme de traitement de l'image comme de la caméra à l'épaule. La musique électronique lancinante nous plonge dans cet univers de passion et de déchirement.
Un film qui parle notre temps et qui marque.