Daniel contre Darkman
Quand on qualifie un film de “théâtral”, c’est souvent sous forme de critique, comme si, peut-être sous l’influence d’Hollywood qui a toujours voulu se différencier du reste du cinéma (et de la...
Par
le 2 janv. 2022
7 j'aime
5
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
C'est parce qu'on l'adore depuis Goodbye Lenin, L'Incroyable équipe et Colonia qu'on est déçu de la première réalisation de Daniel Brühl, car on sait qu'il a vraiment plus à donner que ce huis-clos d'abord nombriliste sans être vraiment drôle puis visuellement assez plat. Nombriliste dans sa première demi-heure où le personnage principal est une auto-blague du réalisateur sur sa propre vie : il est acteur, il s'appelle Daniel, chaque film et série cités reflètent sa filmo en miroir déformant (son rôle chez Marvel qui est tourné en ridicule avec un film de super-héros abrutissant), chaque critique sur son jeu sent le coup de coude au spectateur ("Hey ! Cette critique, je l'ai eue pour de vraie !")... Il se moque des vedettes, et surtout de lui-même, mais sans finesse, donc sans arriver à être drôle, bref il nous a fait une Michael Scott. Puis le film enchaîne avec une intrigue de mensonges au sein du couple "parfait" qui nous amuse, un vrai bon point du film qu'est cette investigation du voisin (critique de la Gestapo, pas très fine non plus, mais on valide) qui s'enfonce délicieusement dans des situations toujours plus énormes. On regrette que la technique soit si pauvre, car si un genre a besoin d'une technique irréprochable, c'est bien le huis-clos, et ici on se contente d'une éternelle succession de champ / contre-champ entre les deux interlocuteurs. Les rares sorties du mécanisme (les sorties du bar) nous font un bien fou aux yeux, avant de replonger à chaque fois dans la rengaine jusqu'au final. Autre immense déception : pourquoi créditer au générique de début "avec Vicky Kriesp", ce qui nous a rendu tout heureux, pour en réalité ne la mettre que pendant une minute...en scène post-générique. L'arnaque de l'année, sans hésiter. En évoquant la fin, on aurait trouvé intéressant d'avoir le devenir des personnages, puisqu'on plonge avidement dans les problèmes de ce couple, qu'on s'y intéresse, mais sans savoir ce qu'il leur arrive après la révélation, comme si on coupait une histoire dès que la résolution a lieu (sans aucun chapitre final ni post-face), on reste forcément sur sa faim. Sans dire que "rien ne va" dans ce premier film (il fallait oser s'attaquer au genre du huis-clos, casse-gueule par définition en-dehors du théâtre, et les critiques de l'Allemagne d'hier et d'aujourd'hui - Merkel, ouch ! - sont bien défendues), Next Door s'oubliera vite dans l'excellente filmographie de Daniel Brühl.
Créée
le 6 janv. 2022
Critique lue 396 fois
4 j'aime
D'autres avis sur Next Door
Quand on qualifie un film de “théâtral”, c’est souvent sous forme de critique, comme si, peut-être sous l’influence d’Hollywood qui a toujours voulu se différencier du reste du cinéma (et de la...
Par
le 2 janv. 2022
7 j'aime
5
La structure artificielle de Next Door, premier long-métrage réalisé par Daniel Brühl, est pleinement assumée, avec un décor quasi unique, un bar suranné de Berlin, et une joute oratoire entre un...
le 31 déc. 2021
4 j'aime
C'est parce qu'on l'adore depuis Goodbye Lenin, L'Incroyable équipe et Colonia qu'on est déçu de la première réalisation de Daniel Brühl, car on sait qu'il a vraiment plus à donner que ce huis-clos...
Par
le 6 janv. 2022
4 j'aime
Du même critique
Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...
Par
le 29 juil. 2021
49 j'aime
Certes, David Lynch a un style bien à lui et reconnaissable entre mille, mais il faut l'aimer, si l'on veut s'extasier devant Mullholland Drive. Subjectivement, on n'y a rien compris, si ce n'est...
Par
le 9 oct. 2021
46 j'aime
On sortait de plusieurs drames "qualitatifs mais pompeux" (on va le dire poliment) dans ce Festival de Cannes 2024, alors quand vous vous asseyez en bout de rangée (Team Last Minutes), et que le papy...
Par
le 28 mai 2024
43 j'aime