Ni chaînes ni maîtres par Sofian DeRochdi

Il faut aller voir ce film, Ni Chaînes Ni Maîtres. En 1759, sur l’Isle de France, Massamba fuit la plantation dans laquelle il est esclave pour retrouver sa fille qui s’est enfuie et qui est pourchassé par une chasseuse de « marrons ». Ce film est important, un devoir de mémoire qui mérite au moins de le voir une fois. Même s’il est loin d’être parfait, je l’ai trouvé bon. 

Les films français sur l’esclavage sont assez rares, on a plus l’habitude des productions américaines, c’est donc une bonne choses. Surtout qu’ici, on y traite du marronage, le fait qu’un esclave quitte la propriété du maître, mais aussi le fait que l’on se retrouve sur l’île Maurice. Tout le contexte est très bien reconstitué, le labeur, les relations entre maîtres et esclaves, le contexte politique et géographique etc… Il est important de voir quelles étaient les moeurs de l’époque, ça peut être dur, surtout certaines scènes puissantes et horribles. Tout ça, le film le fait très bien, ça donne une atmosphère pesante et haletante.

Mais le tout manque de profondeur, il aurait fallu davantage exposer les personnages et développer leur personnalité. Et le déroulement reste très classique pour ce genre de film, surtout que le dernier tiers semble s’enliser. Une dernière chose m’a gêné, c’est le côté mystique et ésotérique qui est bien trop mis en avant et qui a surtout un impact sur les événements, ça casse le côté historique.

Côté réalisation, c’est classique mais les paysages sont tellement beaux, c’est très envoutant dans la manière de les filmer avec une ambiance sonore complètement réussie. Et le casting est vraiment bon.