J'ai une sensibilité toute particulière pour ce film qu'est Ni Juge Ni Soumise. Bien avant de la découvrir dans les salles, j'avais déjà pu entendre des échos de cette juge d'instruction qu'est Anne Gruwez. Les bâtiments dans lesquels elle travaille me sont familiers puisque ma carrière professionnelle m'a amené à travailler pour différents juges de la jeunesse à Bruxelles.
Donc forcément, découvrir cette oeuvre me plonge dans une forme de nostalgie. Anne Gruwez est bien le personnage qui y est décrit. Le film fera d'ailleurs polémique puisque Luc Hennart, alors à la tête du tribunal de première instance de Bruxelles ordonnera à Anne Gruwez de se taire publiquement à propos de ce documentaire. Les mauvaises langues diront que Luc Hennart, habitué des sorties dans la presse, ne supportait pas qu'on lui fasse un peu d'ombre...
L'oeuvre nous présente le quotidien d'un juge d'instruction. Anne Gruwez y est particulièrement attachante et l'on y découvre les rencontres faites par l'intéressée, qui côtoie la misère du monde, les meurtres, la violence, etc. et elle le fait avec un détachement remarquable. Cela permet d'y découvrir le monde judiciaire belge sous une autre facette.
Dommage que le documentaire ne pousse pas plus loin et n'y évoque pas les problèmes, notamment financiers, que rencontre la justice, délaissée par le monde politique.
Pour conclure, le film a été un temps interdit de diffusion puisque l'un des protagonistes y avait regretté l'image qui était montrée de sa personne. Elle a disparu du montage pour l'édition DVD, ce qui me permet de me rappeler avec sourire quelle affaire a été retirée.