Critique parue sur hop blog
Il n’y a que Stip-tease et peut-être bien la Belgique toute entière pour nous proposer de tels documentaires, pour aller dénicher des personnages aussi orignaux que cette femme de loi anticonformiste, qui roule en 2CV, qui manie l’humour noir et la dérision comme personne, capable de faire des blagues devant un cadavre exhumé et "assez frais", en train de se faire découper à la meuleuse le temps d’un prélèvement d’ADN, ou de se retrouver désarmée, mais pas désarçonnée, face à une femme qui a commis le pire des actes.
Dans la droite lignée des documentaires aux accents naturalistes proposés par strip-tease dans les années 80 et 90, Ni juge, ni soumise - qui est un peu une version XL de précédents épisodes - dresse le portrait d’une femme au caractère particulier, qui a choisi de mettre de la légèreté, de la bonhomie et de la distance dans son travail, face à la dureté d’un métier qui la voit se confronter chaque jour à une humanité dans tout ce qu’elle a de plus sombre et de plus repoussant. Car derrière le portrait truculent de cette juge d’instruction un peu "perchée", c’est toute la misère et les bas-fonds de la société qui défile dans le bureau de cette dame, mine de rien, au caractère bien trempé… qui offre des bombons ou des mouchoirs aux prévenus et qui a comme animal de compagnie une grosse souris blanche.
Un sujet en or avec des personnages dignes de L’inspecteur Lavardin (Chabrol) ou de C'est arrivé près de chez vous, pour Marc Libon qui sur un fond de chronique sociale décalée vous fait passer par toutes sortes d’émotions et de sentiments... du rire franc au malaise. Un film dans la grande tradition du cinéma belge, celui des Poelvoorde, Yolande Moreau et Bouli Lanners.