En signant Ni pour, ni contre (bien au contraire), Cédric Klapisch se lance dans le polar, optant le point de vue de suivre des malfaiteurs, notamment par le prisme d'une femme ne faisant pas partie du milieu et découvrant cet univers du jour au lendemain.
La force de l'oeuvre se trouve avant tout dans les personnages, on s'y attache, on s'intéresse à ce qu'ils font et Klapisch parvient à jeter sur eux un regard inattendu et assez tendre, malgré la violence. Le metteur en scène d'Un Air de Famille dirige de belle manière de très bons comédiens, Zinedine Soualem, Marie Gillain et Vincent Elbaz en tête, tout en évitant la lourdeur autour des thématiques du bien et du mal, alors qu'il parvient aussi à créer une ambiance plutôt prenante, notamment par ces changements de tons, arrivant à inclure une certaine légèreté au cœur d'un récit tendu.
Si on peut regretter de légères maladresses, notamment dans le déroulement de l'histoire, c'est assez vite rattrapé par la maîtrise de Klapisch derrière la caméra, à l'image des alternances de points de vues entre les personnages. Ce sont aussi plusieurs trouvailles et bonnes idées qui permettent au film de se bonifier, comme le personnage de Soualem et l'aspect chorégraphe, la plongée dans Paris, la bande-originale ou encore Simon Abkarian et son Kebab. Il parvient à garder un intérêt constant sur les enjeux tout en nous emmenant vers une parfaite finalité, où la frontière entre la réalité et nos désirs est questionnée, et même émouvante.
Oscillant régulièrement entre comédie et drame, Ni pour, ni contre (bien au contraire) permet à Cédric Klapisch de s'éclater derrière la caméra tout en instaurant une certaine tension, et sachant jouer avec des personnages aussi intéressants que bien interprétés.