Non.

Cédric Klapisch a un don, c'est sûr. Plusieurs même. Moi je trouve, et ça n'engage que moi. Le premier, c'est les acteurs pénibles. Romain Duris, Vincent Elbaz. Le second, qui s'est révélé avec le temps, c'est de mal filmer de mauvais dialogues racontés par des acteurs manifestement mal dirigés dans un scénario incohérent et sans rythme développant des personnages lisses et superficiels auxquels il est épique d'essayer de s'attacher. Son dernier don, et je le découvre après ce film, c'est globalement de devenir de plus en plus mauvais avec l'expérience. Le Péril jeune était juste sympathique, l'Auberge Espagnole se laissait voir au moins une fois (pour les gens normaux, moi comme je suis Durisophobe, c'était quand même dur), et Les Poupées Russes ne volaient pas bien haut, même si postérieures à ce très très pénible "Ni pour, ni contre".

Je trouve que ça reste le pire quand même. Vraiment. Les dialogues sont poussifs, la psychologie des personnages binaire, les morts tombent au ralenti (oui), et la police est aussi mongolienne que les personnages. Aucun rythme, on saute du coq à l'âne, empilement de scènes inutiles et de péripéties sans intérêt, tout est téléphoné, et les touches d'humour sont sinistres. Vraiment sinistres.

Spécial dédicace au très long plan sur le visage de Marie Gillain à la fin du film, qui en silence regarde dans le vague en euh... en méditant. sur le sens de la vie, peut-être. On sent bien que c'est assez embarrassant pour elle, qu'elle sait pas trop comment faire ça, et que comme Klapisch ne sait pas non plus, elle galère, et le plan n'en finit pas, et elle médite fort fort fort, mais ça marche pas, toute compassée, on a l'impression qu'elle hésite entre hurler de rire ou fuir. En tous cas c'est l'impression que ça donne.

Non. Non, vraiment non. Non.