J'aime pas mettre un titre
Je me suis quand même un peu ennuyé.
Attention, hein, c'est loin d'être filmé avec les pieds, les acteurs, Eminem au premier chef, se défendent vraiment bien, avec une mention pour Kim Bassinger en mère paumée et à la dérive.
C'est plus pour moi un problème d'écriture. Je la trouve distante et démonstrative. Tout paraît toujours distancié, et j'ai beaucoup trop l'impression de voir les ficelles. Ce côté démonstratif n'est pas un mal en soi, bien sûr qu'on veut nous montrer quelque chose, mais quand je vois trop la mécanique, ça me dérange un peu.
Malgré les qualités indéniables du film, je n'ai pas pu rentrer dedans, pas pu m'attacher trop à des personnages pourtant clairement écrits pour provoquer ma sympathie, ou du moins ma proximité. Du coup, je me suis un peu ennuyé, j'attendais le moment où ça allait décoller, où la sauce, dont les ingrédients semblaient pourtant délicieux, allait monter.
Ce n'était pas en vain, mais c'est arrivé un peu tard. Je me suis senti happé par le film vers la fin, après la scène des reproches que la mère du héros, ivre, lui assène, avant de le virer de chez elle. Là, d'un coup, ça a marché, je me suis mis à y croire. Et à entrer dedans. Mais c'était pour la petite demie heure restante, me donnant un vieux goût de «tout ça pour ça»...
A noter, le final sur trois battle de qualité. Je redoutais quelque chose de répétitif, et j'avais peur de ne pas ressentir la puissance des gifles orales que se balancent les protagonistes autrement que parce que l'histoire me le dit. Que nenni. Les prestations sont réellement brutales, la montée en puissance est efficace, la tension parfaitement palpable, et on en prend un peu dans la tronche au-delà de ce que prévoit le scénario.
Voilà, une appréciation en demi-teinte, un début qui sans être mauvais me paraît laborieux, pour une fin plutôt brillante, à l'image de ce que j'aurais aimé voir tout le long du film.