Quand Philippe Lacheau annonça qu'il allait adapter Nicky Larson (lui-même adaptation française pour le Club Dorothée de l'animé City Hunter, version déjà édulcoré du manga éponyme), le web français n'y croyait pas. Les premiers trailers furent la goutte de trop jusqu'à la sortie du film où beaucoup d'internautes, voir de vidéastes YouTube, se sont excusés auprès du réalisateur-acteur de s'être emportés trop vite dans leur jugement.
Nicky Larson et le parfum de Cupidon est d'abord le film d'un fan.
Philippe Lacheau réalise le film et incarne Nicky Larson, le privé capable de détruire un hélicoptère d'un seul tir de pistolet, ayant un sens hors du commun pour échapper aux personnes voulant sa peau... et de devenir complètement idiot et harceleur sexuel à la moindre jupette arrivant devant ses yeux. Sa compagne dans la vraie vie, Elodie Fontan, jouant Laura Marconi, la partenaire "bonne conscience" de Nicky Larson usant de son improbable massue quand ce dernier agit n'importe comment avec la gente féminine.
Ou quand celui-ci ne daigne jeter un œil intéressé sur elle-même.
Hormis deux personnages principaux, campés par des amis de Philippe Lacheau, Tarek Boudali et Julien Arruti, qui peuvent faire sortir du récit quand on est soi-même un grand fan du matériel d'origine, le film est très fidèle au manga et au dessin animé et ce, dans le moindre détail.
L'affiche du film reprend une composition proche des dessins de Tsukasa Hojo, l'auteur originel de City Hunter. Les personnages comme Hélène - qui arbore des cheveux bruns et un ensemble issu d'un artwork du manga et non de l'animé - et Mammouth sont très ressemblants. La massue de Laura est bien présente dans le film, deux fois. Le corbeau, symbole de situations embarrassantes ou idiotes dans l'animé et le manga est présent en deux fois également.
On suit Nicky Larson et Laura dans une histoire de parfum envoutant le sexe opposé qui aurait pu être un pitch de la série animée (avec des idées que Hojo-sensei n’a pas pensé !). Généreux, parfois balourd, le film est parsemé de clins d’œil à la pop-culture des dessins animés de la même époque.
Dorothée en hôtesse de l'air. Vincent Ropion, voix française de Nicky Larson, en journaliste se nommant "Jean-Michel Lavoix", Jean-Paul Césari, chanteur du générique culte français, en chanteur crooner ainsi que plein d'autres références aux Chevaliers du Zodiaque, Dragon Ball, Ranma 1/2 ou Olive et Tom.
Le film ne désavoue jamais le manga dont il s'inspire (Tsukasa Hojo, le mangaka de City Hunter, ayant eu un droit de regard). Y compris dans certaines scènes, l'humour coquin voir un peu vachard (la condition du personnage de Laura, moquée pour son attitude "garçon manquée" mais ayant sa part de fanservice pour que le lecteur/le spectateur puisse l'apprécier, qui est identique au manga), les scènes d'action, l'utilisation d'une partie de la bande-originale de l'animé ou de références culturelles japonaises pourtant difficilement compréhensibles pour le grand public.
Le film n'aurait pas été un succès commercial, peut-être la faute à un public trop restreint (les enfants du Club Do' ont l'âge de Philippe Lacheau et le film, bien que grand public, n'est pas vraiment familial), que l'oeuvre originale fasse partie d'une autre époque (l'adaptation française en dessin animé a été édulcoré au maximum : le manga, issu des années 80, va plus loin dans l'humour olé-olé et se positionne plutôt pour les adolescents et les jeunes adultes) ou ayant été victime de son bashing d'avant sortie.
Le Joueur du Grenier, dira du film...
Dire que le film n'est pas bon, c'est dire que Nicky Larson n'est pas bon
Il est certes fidèle mais pêchera de son excès de générosité et de personnages parfois hors-sujet de sa source d'inspiration.
Qu'une adaptation française soit une réussite, loin de la tentative américaine avec Dragon Ball Evolution, relève déjà de la bonne surprise.
Pour les fans d'animés et les nostalgiques.