Quand j'étais gamin blablabla vidéo-clubs rayon films d'action blablabla nourri à L'Arme Fatale, Die Hard 3, Tango & Cash, True Lies blablabla comédie d'action comme on n'sait plus en faire blablabla et c'est un fumet familier, le goût de tout ça qu'on retrouve dans Knight and Day.
J'aime beaucoup ce film, j'ai une grande affection pour son histoire, son humour, sa mise en scène. Avant j'avais un peu honte de l'avouer mais depuis que James Mangold a mis Wolverine dans un désert, il semble qu'il soit respecté chez les cinéphiles, alors je trouve une vigueur toute nouvelle à déclarer que mince, Knight and Day c'est du bon actionner pêchu et charnu avec de la scène d'action bien généreuse, de la réplique qui tape juste, une ambiance musicale comme il faut, des acteurs qui, miraculeusement pour un film du genre en 2010, sont justement des acteurs. Ça ne sera jamais culte, c'est sorti 15 ans trop tard, et le paysage des façades de cinés garnies à Fast & Furious et Captain America sied moins à un film comme celui-ci que celui des années 90 qui exhibait Speed, Cliffhanger ou L'Effaceur. Mais le film s'inscrit dans une émouvante lignée dont on a plaisir à voir 2 heures ainsi ressuscitées.
Faut quand même prévenir, ce film est une pub pour Tom Cruise. Et Tom Cruise une pub pour le héros d'action. De tous ses rôles où il a l'air indestructible, celui-ci est de loin l'un des plus excessifs. Mais dans la longue et très illustre histoire des super-types qui passent à travers les balles, Roy Miller trouve une belle place et arrive à montrer de beaux petits atours sympathiques, se hissant parmi les improbables invincibles qu'on finit par adorer, aux côtés de Harry Tasker ou John Matrix. Et puis il s'accompagne d'une Cameron Diaz loin d'être en reste, qui a l'âge et le répondant nécessaires pour créer un vrai personnage et tous les deux s'élèvent loin au dessus des mômes habituels et interchangeables qu'on trouve de nos jour dans ce genre de machin.
Voilà c'que j'en dis. C'est peut-être un peu long tiens, si j'avais quand même un truc à reprocher pour faire plus tatillon, mais on s'prend facilement au jeu. Tom séduit toujours avec ses mimiques parfaites en toutes circonstances et son amour pour les paysages européens. Il est surexcité, bondit, roule, boule et tire partout, pilote à peu près tout c'qui peut se crasher, tue des gens tout au long du film, fait sauter des trucs et, comme à son habitude, joue très bien le type instable à la lisière de l'explosion. On pourrait se croire dans un ersatz dopé et délicieusement débile de Mission : Impossible, une sorte de déclinaison des aventures d'Ethan Hunt en feel-good movie et parfois, on en demande pas beaucoup plus.