En voyant la bande annonce où Gyllenhaal répète en boucle "You have to make the money to buy a ticket" en pétant carrément un câble sur la fin, je me suis dit que ça allait clairement être un film de malade. Et bien après visionnage je peux dire avoir été quand même plutôt déçu.
On suit donc les aventures de Lou, un type ambitieux, travailleur, plutôt louche aux premiers abords, carrément flippant quand on apprend à le connaitre un peu mieux, sociopathe, prêt à tout, visiblement dangereux... Bref pas forcément le genre de type avec qui on aurait envie d'aller taper la discute. Etant donnée cette belle liste de qualités, son destin lui est maintenant tout tracé. Suite à une révélation, il va donc naturellement se lancer dans le business du reportage choc. Il se met à rôder la nuit, à traquer, parcourant les rues de LA en quête de ses proies, en quête d'images toujours plus trash. Une fois tout cela en boite, le tour est joué. Il ne lui reste plus qu'à faire la cour devant le premier vautour venu, prêt à tout pour faire exploser les audiences de sa chaîne. Sachant que si il refuse, un autre acceptera à sa place. Ce ne sont pas les vautours qui manquent.
Je l'admets volontiers, Nightcrawler propose un concept et un sujet franchement stimulant en proposant en prime une critique assez acerbe des médias américains. Mais ce qui m'a posé problème c'est qu'au bout d'environ 15-20 minutes de film, on a finalement déjà clairement compris tout les tenants et aboutissants. On devine clairement le déroulement des événements à venir et on ne sera malheureusement jamais véritablement surpris. Le film et son sujet se mettent effectivement à tourner rapidement en rond, donnant des scènes bien trop souvent répétitives. Il manque donc un peu de folie selon moi, le tout étant paradoxalement un peu trop convenu et attendu.
Cela n'en reste pas moins un thriller plutôt efficace, offrant quelques beaux moments de tension. Et nul besoin d'insister pour finir sur les talents de Gyllenhaal portant clairement le film sur ses épaules.