Pendant que mon cinéma marseillais était en effervescence pour l'avant première un peu spéciale de La French et qu'Interstellar n'en finissait plus d'envoyer des spectateurs sur orbite, avec d'autres nous voulions nous faire un avis sur un tout autre long métrage.
Dans une salle miteuse, où la chaleur atteignait des sommets et régnait une odeur de renfermé se préparait la projection de Night Call de Dan Gilroy (Jason Bourne L'héritage, Real Steel, Two for the money) , ou le film qui s'inscrit dans la folle course de Jake Gyllenhaal pour l'oscar du meilleur acteur.
Un teint livide, perte de 15 kilos depuis Prisonners et Enemy, Jake reprend le physique qu'on lui avait connu dans Donnie Darko. Il campe ici le rôle de Lou Bloom. Un jeune homme obnubilé par l'idée de réaliser le rêve américain a tout prix. Travailler coûte que coûte et se frayer un chemin jusqu'au sommet ; complètement imbibé par les discours d'internet et toutes les soi-disante vérités et grandes théories qu'il a pu trouver il en revient a ne plus penser par lui même. Déshumanisé, toute ses actions et ses paroles suivent méthodiquement des enseignements théoriques qui vous assurerait le succès de tout ce que vous entreprenez.
Lou Bloom se lance dans le monde sulfureux et acide des reporters freelance des faits divers américains. Plus c'est trash mieux vous êtes payés. Et Lou excelle dans ce qu'il fait. Pourquoi ? Parce qu'il est prêt a tout, et c'est justement là l'intérêt du film et en cela que ce personnage est effrayant et intéressant.
Dans ce thriller bien ficelé Dan Gilroy s'en prend habilement a plusieurs thématiques américaines : les faits divers qui ne reculent devient rien pour faire dans le sensationnel et faire grimper son audimat, le rêve américaine et cette poursuite insatiable du succès a tout prix et l'impact d'internet sur notre façon de concevoir le monde a tel comme si nous lisions le mode d'emploi de la vie en société.
Je recommande.