Julien Seri avait déjà prouvé avec Scorpion qu’il aimait sortir du cinéma français traditionnel en proposant un film d’action dans le monde de la boxe thaïlandaise. Avec Night Fare, il déroute, une fois de plus, les spectateurs dans la mesure où il ne suit pas les codes du genre cinématographique qu’il emprunte au départ, comme dans les films asiatiques où le thriller peut côtoyer la comédie et le drame. De plus, les personnages parlent plus la langue de Shakespeare que celle de Molière sur toute la durée du long métrage. Avec cet aspect, le réalisateur perd le public n’aimant pas la vostf.
Bien que s’inspirant du thriller et du film d’horreur américain avec une menace quasi-invincible, le scénario s’attache dans sa première partie à raconter la nuit de deux amis à Paris, avant qu’un taxi ne prenne une place de plus en plus importante dans l’intrigue. La seule présence féminine est interprétée par Fanny Vallette qui avait déjà joué dans un film de genre français : Vertige.
Night Fare n’a rien à voir avec une version sombre de Taxi. Il s’inspire plus de l’ambiance sonore et atmosphère d’un Driver. Puis, l’histoire prend une direction complètement différente dans la seconde moitié en proposant des scènes d’animations sanglantes pour expliquer certaines choses comme dans Kill Bill Partie I, avant d’arriver à sa conclusion non manichéenne.
Au final, Seri propose un spectacle simple et fun, tout en retranscrivant les influences de Spielberg, Refn ,Tarantino et de Carpenter à l’écran. Il s’agit de son meilleur film jusqu'à présent, même s'il n'a pas eu de succès au box-office. Sans doute parce qu'il se situe à la frontière du film français de genre et du film américain traditionnel.