Leçon de vie en taxi
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le 10 mars 2015
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Il est difficile, je trouve, de faire une critique sur un film à sketchs, soit on critique l'ensemble par son concept, ses thématiques, soit on critique les sketchs un à un, je vais choisir cette deuxième option... en les listant par ordre de préférence.
1. (3 ème du film). Rome. Roberto Benigni est un acteurs les plus drôles du monde, Jarmusch l'adore, il l'a révélé dans "Down by law" et a rempilé dans un court de "Coffee and cigarettes" et il sait comment le diriger : en le laissant improviser. Incarnant un chauffeur de taxi obsédé sexuel, Benigni se confesse sur un pêché zoophile à un prêtre souffrant : j'en ai quasi pleuré de rire, c'est totalement n'importe quoi dans le bon sens de l'expression. Ce ne pouvait que Benigni qui pouvait balancer cela sans être ridicule et en étant naturel.
2. (identique dans le film). New York. Un tchèque, apprenti chauffeur de taxi prend en course un jeune black désespéré. Mais les rôles s'inversent. L'immense Armin Mueller-Stahl, est merveilleux, visage rond, enfantin, ses yeux bleus, irrésistible dans ce rôle plein d'innocence face à l'énergie de l'excellent Giancarlo Esposito et de la dynamique Rosie Perez, les "f'ck" s'enchaînent. Le regard de Mueller-Stahl, extraordinaire, inoubliable.
3. (dernier du film). Helsinki. Le segment le plus émouvant. Une nuit, un chauffeur de taxi mélancolique raccompagné trois amis saouls chez eux : l'un d'entre eux cumule les malheurs mais ce n'est pas le seul... Matti Pellonpää, acteur méconnu chez nous et décédé à seulement 44 ans, est particulièrement émouvant, dans ce rôle pas facile de ce chauffeur qui calme trois poivrots. Alors que les 4 précédents courts privilégient l'humour, Jarmusch termine sa compilation par beaucoup d'émotion.
4. (1er du film). Los Angeles. Un soir, une directrice de casting prend le taxi d'une jeune chauffeuse qui veut devenir mécanicienne. Qui mis à part Robert Altman pouvait caster deux actrices aussi différentes que Gena Rowlands et Winona Ryder ? Et bien Jim Jarmusch.
Voir l'égérie de John Cassavetes et la toute jeune (19 ans alors) actrice d'"Edward aux mains d'argent" et "Stranger things" dans un taxi ça vaut le détour. Et franchement, moi qui adore les filles "garçon manqué", j'ai été gâté avec Winona dans ce court : casquette à l'envers, cheveux courts, jean large, tee-shirt, enchaînant les clops et les chewing-gum, doté d'un franc parler, elle va mine de rien, sans le vouloir, bouleverser l'esprit rangé de cette agent qui recherche une actrice.
C'est la Seule fois où Jarmusch a tourné à Los Angeles et franchement, comme le confirmera Michael Mann dans "Collateral" quatorze ans plus tard, c'est magnifique.
5. (3 ème du film). Paris. Le segment le plus faible : l'idée est excellente, mais j'ai du mal avec le parler des acteurs français, Jarmusch a écrit un rôle sur mesure pour Béatrice Dalle, pour ses fans : c'est parfait, parce qu'elle est aimée ainsi. Mais moi, j'ai senti le malaise même face au solide Isaach de Bankolé...
Tous les segments peuvent se voir dans le désordre, ils sont d'ailleurs dispo indépendamment les uns des autres sur you tube.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les années 90 que j'ai vues, Juste le temps de., Les meilleurs films de Jim Jarmusch, Les meilleurs films de 1991 et Les meilleurs films se déroulant à Los Angeles
Créée
le 16 janv. 2023
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