Splash ! Un ex-joueur de base-ball atteint par la maladie emménage avec sa femme et ses deux enfants dans une maison équipée d'une piscine que tous admirent comme si c'était le but ultime de leur existence sur Terre.
Mais d'étranges clapotis et visions viennent sérieusement perturber leurs heureuses baignades en famille pendant que l'état du père prend une curieuse tournure...
Leur première collaboration en plastique autour de la poupée "Megan" ayant été couronnée de succès au box-office, Jason Blum et James Wan n'ont donc pas bien attendu longtemps pour remettre le couvert autour d'une nouvelle production horrifique, avec cette fois le high-concept d'une piscine maléfique dans le but de noyer les dernières neurones d'un public adepte de frissons faciles.
Mettez bien vos brassards de sécurité car "Night Swim" représente un plongeon dans à peu près tous les stéréotypes les plus éculés que peut suggérer l'association de ces deux papes de l'épouvante mainstream dans leurs pires moments.
Si ce n'est en effet quelques idées de mise en scène de Bryce McGuire pour exploiter la surface et les fonds de sa piscine via les apparitions qui en émanent, aucun bouleversement à attendre de la seule focalisation sur ce lieu aquatique par "Night Swim", engoncé dans les sempiternels codes d'un récit voyant le quotidien d'une famille américaine se heurter à une entité qui n'a que pour but d'en révéler les traumas sous-jacents. Ici, c'est évidemment l'incapacité du père à tourner la page sur sa carrière de grand sportif (et les conséquences sur ses proches) qui va se fondre au modus operandi de la piscine meurtrière en vue de confronter physiquement tout ce petit monde aux failles sommeillant derrière le bonheur familial...
Soyons honnêtes, ce n'est pas le pire récit que l'on ait vu dans le genre (Wyatt Russell et Kerry Condon le portent plutôt bien de surcroît, on sera moins indulgent avec les enfants, surtout le personnage du fils qui semble avoir les capacités cognitives d'un concombre de mer) mais, bon sang, de la première à la dernière minute, de l'emménagement à la résolution finale en passant par l'incontournable virage "recherche sur Google/ témoin bien pratique venu du passé" afin de faire avancer l'enquête, "Night Swim" ne fait rien pour se démarquer du couloir balisé de la piscine olympique scénaristique dans lequel il patauge et nous submerge de son classicisme moderne et peu inspiré, déjà indissociables de tant d'autres longs-métrages oubliables récents, jusqu'à nous faire boire la tasse d'un ennui inévitable. Et mieux ne vaut pas évoquer le sort d'un personnage ou une certaine arme utilisée durant l'acte final, cela devrait achever tout spectateur en quête d'une once de subtilité dans cette flaque de chlore d'épouvante hollywoodienne.
Bizarrement peu généreux et très timide en manifestations franches en lien avec sa piscine (les dernières minutes montrent pourtant qu'il y avait matière à faire plus), "Night Swim" ne se démarquera pas non plus par le nombre ou l'originalité des frissons humides qu'il délivre. On le surprend effectivement plusieurs fois à décalquer certaines phases cultes du "Ça" de Stephen King (un enfant qui cherche le bateau de son frère, une voix jeune fantomatique venue d'un conduit d'eau), reproduire sans grand brio une séquence bien connue des "Griffes de la Nuit" ou simplement singer des titres comme "Shining" ou "Amityville" pour pousser la famille à l'affrontement le plus littéral avec la figure paternelle étouffante. Bref, préparez-vous aussi à avaler une bonne rasade d'eau croupie de poncifs de ce côté, "Night Swim" n'en a clairement pas filtré l'eau de sa proposition vaseuse.
À moins que ce soit votre toute première baignade dans les eaux ténébreuses du cinéma d'épouvante grand public US, il y a fort à parier que ce "Night Swim" n'engendrera aucun remous durable dans la mémoire collective des amateurs du genre.