Du cinéma russe je connaissais surtout (de nom) Tarkovski, le Cuirassé Potemkine ou encore l'Homme à la caméra. Avec Night Watch, mon horizon cinéphilique s'est ouvert Bekmambetov et au cinéma moscovite des années 2000. Loin de me déplaire totalement, ce film a eu au moins la capacité de me dépayser un peu plus dans mon inculture indéniable quant à la vision du cinéma par les artistes russes.

Il est clair que ce film est barré, foutraque et assez loin des codes qui régissent le cinéma fantastique en Europe ou aux Etats-Unis. La narration est en effet décousue, se souciant peu de perdre le spectateur en route. Pas de présentation de personnages en deux trois plans, pas d'installation d'un climat particulier, le réalisateur nous plonge directement dans l'action pure au sein d'un scénario sans doute écrit sous ecstasy ou autre substance illicite. C'est à nous de recoudre les pans de l'histoire, de comprendre le milieu, les personnages, les enjeux à travers une mythologie pas toujours facile à décrypter, sans doute emprunte de culture russe qui échappe aux yeux néophytes.

Mais Night Watch c'est également l'art de faire du faux cheap avec de vrais effets spéciaux (pas toujours) soignés. Il donne l'impression d'être crade, tourné entre potes avec la caméra de papa, avec des costumes de merde, des lunettes de soleil même pas RayBan et puis PAF ! Bekmambetov nous pond la scène d'une chouette qui se métamorphose en femme, extrêmement réussie et qui ferait pâlir d'envie les créateurs d'Harry Potter. Tout ça pour 4.5 Millions de dollars (le dernier HP ayant coûté 125 Millions), comme quoi il ne suffit pas d'avoir de la maille, encore faut-il un peu de talent. Ma comparaison s'arrête ici car les films n'ont rien à voir, c'était juste en rapport à la chouette bien sûr. D'autant plus que certains autres effets sont tout de même assez ratés (exemple les corbeaux).

Night Watch reste tout de même un film assez difficile à suivre, avec sa légende de vampires, de guerriers de la Lumière ou de l'Ombre et de vortex démoniaque. Après un démarrage qui, pour moi, a nécessité un visionnage en deux fois, le film prend tout de même son rythme de croisière. Il ne me laissera pas un souvenir impérissable mais il a le mérite d'avoir un style propre et de dépoussiérer le mythe vampirique de façon souvent surprenante, prenant à contre-pied les Underworld ou autre Blade qui manque quand même de goût.

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le 3 mai 2012

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Before-Sunrise

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