Ce qui est frustrant avec l'ami Guillermo, c'est qu'il débarque toujours avec une idée séduisante, et presque à chaque fois il nous délivre un développement décevant.
Le scénario est assez mal écrit. Les personnages sont assez peu développés et pas très bien exploités, avec en prime la disparition de personnages au fli de l'aventure, du fait qu'on change de lieu. Le personnage principal est particulièrement décevant : il ère telle une coquille vide durant la première demi heure, absorbant ainsi les informations qui lui seront utiles, oui, mais ce trait de caractère est en soi assez peu exploité. Ensuite, d'un coup, il est le type sympa qui plaît à tout le monde, qui est ambitieux, qui est créatif (bon en dessin et qui propose des nouveaux tours). Nouvelle ellipse et là on le retrouve méchant, prétentieux, prêt à escroquer n'importe qui tout en se faisant passer pour ce qu'il n'est pas. En soi, son cheminement n'est pas inintéressant, ce qui manque c'est un développement qui rende tout cela plus intéressant, où l'on pourrait constater son évolution parsemée de divers éléments déclencheurs.
Ce qui surprend, c'est à quel point la magie est peu présente. Pas de monstres pour commencer alors que c'était l'occasion pour l'auteur espagnol d'explorer les freaks du cirque, surtout avec son regard toujours si tendre sur les êtres vivants qui diffèrent de la norme. Tout au plus aurons nous droit à un jeu de tarot un peu prémonitoire. Pour le reste, c'est de la psychologie à la Sherlock Holmes à deux balles : le personnage observe deux secondes une personne et il déduit, grâce à des règles mentionnées plus tôt, plein de choses sur la vie de la personne. En soi pourquoi pas, sauf que dans les faits, l'observation n'est pas permise aux spectateurs qui doit alors accepter passivement l'analyse du personnage (qui aurait pu être toute autre si l'auteur l'avait décidé, ça semble tellement aléatoire). Le plus étrange est que ce fin limier capable de tout analyser n'est pas capable de remarquer le plus évident, à savoir une blondasse qui le manipule pour l'arnaquer : à nouveau, ce n'est pas une mauvaise idée en soi, mais la préparation pour en arriver là est faible, tout comme le moment où notre personnage débarque chez cet homme qui en fera son monstre, ça aurait pu être amené autrement et plus efficacement, là ça sent juste la fin ironique un peu forcée.
Les situations aussi sont assez peu développées. Les personnages se rencontrent, parlent, remuent un peu parfois, mais aucune scène n'est vraiment intense, que ce soit lors de la capture du 'monstre' ou lors de sdiverses confrontations, tout tombe un peu à plat. Les dialogues prennent trop de place, parfois pour expliquer bêtement des choses, que ce soit ce que l'on a vu et compris ou au contraire pour justifier le fait que le héros ait réussi à berner son audience (on a carrément des scènes où il explique à ses amis comment il a compris tout ce qu'il a dit, mais quel intérêt??).
La mise en scène n'est pas vilaine, c'estglobalement soigné en terme de photographie, avec l'aide de très chouettes décors ; le découpage est lisible, pertinent (mais pas très recherché), comprend des mouvements de caméra bien exécutés et fluides ; le montage est globalement correct, les plans ont une bonne durée, mais je pense que la production aurait pu couper certaines séquences trop bavardes et aussi sucrer les flashbacks répétés trop de fois (inutilement). Le casting est plaisant, pas tout-à-fait convaincu par Bradley Cooper à qui il manque un petit quelque chose dans certaines scènes, mais qui fait tout de même le boulot de manière générale. La BO est correcte, les effets spéciaux passent bien aussi.
Bref, pas terrible ce film. Dommage, il y avait un sacré potentiel. Et au final, je ne comprends même pas le choix de ce titre.