Lors d’une soirée, Max Black, le producteur des studios Parangon, porte un toast aux deux poulains de son écurie qui vont se marier, dont la belle Marie. Mais son prétendant est porté disparu. C’est le quatrième acteur à disparaître mystérieusement. La police enquête auprès de Vincent Renard. Il dirige le musée de cire du coin, rempli de statues de figures de cinéma.


Les deux inspecteurs en question font craindre pour le taux de meurtres élucidés de la région, qui ne risque pas de grimper. Car Cameron en veut à Max Black,qui l’a défiguré, c’était le premier prétendant de Marie et dans son musée il y a les figurines en cire des acteurs disparus. A la sortie de leur entrevue, l’un d’eux déclarera : « pourquoi aurait-il fait ces crimes ? ». La vengeance, le dépit, la déception amoureuse, par exemple ?


Avec cette scène, le spectateur sait qu’il ne devra pas compter sur un scénario particulièrement alambiqué. Mais s’il ne faudra pas compter dessus, le film se démarque de son statut de film de série B sur plusieurs points, parmi lesquels ses personnages. Caractérisés, et pas loin d’être caricaturaux, mais pourtant reliés entre eux, ne serait-ce qu’entre Vincent, Marie et Max Black, dans des liens entre amour et domination que le scénario arrive assez bien à relier.


C’est le personnage de Vincent Renard qui se distingue le plus, il est au centre de l’intrigue. Rayonnant et inquiétant, manipulateur parfois brutal, parfois plus subtil. S’il est bien sûr évident que c’est lui la menace, ses manières ou ses véritables objectifs restent dans l’ombre. S’il n’avait pas de petites tendances psychotiques ou dérangées, ses actes pourraient presque être pardonnés, à la lueur de ce qu’il a subi. Cameron Mitchell est inquiétant et sournois, mais aussi attachant à sa façon, malgré la mocheté des trucages.


C’est le vilain au centre du film, proche d’un anti-héros. Une pirouette scénaristique en conclusion permettra de déplacer le sens du film, dans une séquence hallucinée qui rappellera Suspiria, 10 ans avant. L’influence est la même, il s’agit de Mario Bava et de certaines des photographies de ses films. C’est d’autant plus flagrant pour celle de ce film, avec ses belles et franches couleurs, et pourtant malgré tout assez inquiétantes.


Depuis Masques de cire de Michael Curtiz en 1933, tout cinéphile sait qu’il faut se méfier des directeurs de musées de cire. Dans celui-ci, le contexte du cinéma permettra de moquer le manque d’humanité de ses figures. Mais il serait illusoire d’aller trop loin, la prétention de Nightmare in wax est simple, et pourtant assez bien menée. De par la nature de ses personnages ou de sa photographie, le film surprend, baignant dans une ambiance particulière, étrange. Comme un hommage américain aux films de Mario Bava.

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le 26 avr. 2020

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