Arrêtée pour avoir tué un policier dans un cambriolage qui a mal tourné, Nikita (Anne Parillaud, pénible) se fait recruter par les services secrets français, (incarnés par le fadasse Tchéky Karyo) qui lui donnent l’occasion de repartir à zéro, en devenant agent spécial.
Le problème avec Luc Besson, c’est qu’il voudrait redresser le cinéma français mais qu’il ne s’en donne pas les moyens. Témoin ce Nikita qui fait preuve d’une ambition honorable, mais se voit plombé par les tares habituelles de Besson : son scénario et son casting.
Au niveau du scénario, c’est comme toujours écrit avec la délicatesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Au niveau du casting, c’est l’inverse : Anne Parillaud relève davantage de la porcelaine dans un magasin d’éléphants. Alors qu’on voudrait nous la faire passer pour une dure à cuire avec des émotions, elle n’apparaît que comme une femme ultra-sensible - quand elle n'est pas dans son hystérie insupportable - dont on voit mal comment elle aurait pu devenir l’agent super-entraîné que le film voudrait nous faire croire. Elle n’est guère aidée par un Tchéky Karyo qui semble avoir oublié de prendre des leçons de cinéma ni par un Jean-Hugues Anglade sans aucun relief.
On trouve néanmoins dans ce film de Besson les qualités inhérentes à son cinéma : une mise en scène respectable et un bon sens du rythme. Cela ne suffit toutefois pas à lui éviter le naufrage. Comme toujours chez Besson, on sort du film en se disant : « Il fera mieux la prochaine fois », et en sachant pertinemment qu’il n’en sera rien.