Les paradoxes temporels sont toujours intéressants au cinéma, surtout dans le cas de ce drame maritime qui s'appuie sur une théorie d'Einstein, et qui au passage sert un peu de propagande à la gloire de l'aéronavale américaine. Car on se dit : "et si on pouvait inverser le cours de l'Histoire ?", "changer le cours de la guerre du Pacifique ?"... il est clair qu'un tel porte-avions comme le Nimitz avec son arsenal nucléaire, balancerait à lui tout seul toute la flotte japonaise à la baille, le film verse donc dans une semi science-fiction en donnant de quoi s'interroger sur la façon de revoir l'Histoire. Mais c'est avant tout un film spectacle solide, carré, qui va droit au but sans s'encombrer trop de raisonnements analytiques ou existentiels, là n'est pas le propos, son but est d'offrir une dose de suspense et d'action, du divertissement sur un fond d'interrogation certes présent mais pas dominant, à partir d'un sujet porteur, il faut donc l'accepter comme tel. On suit ces péripéties avec une avidité goulue sur une bonne musique de John Scott, et le final est à la fois surprenant et logique. C'est aussi le dernier bon film de Kirk Douglas, bien entouré par Martin Sheen et James Farentino convaincants, et la silhouette rondouillarde toujours étonnante de Charles Durning.