...me demandé-je à l'issue du visionnage. Produit par Michael Bay et avec Megan Fox, la recette aurait pourtant dû me mettre la put...puce à l'oreille...
De manière assez surprenante (car j'avoue avoir eu assez peur du résultat final, ce dès les premières images dévoilées avant la sortie du film), tout n'est pas à jeter dans cette nouvelle itération des fameuses "Tutors Janine", comme diraient des jeunes qui par le plus grand des hasards, connaîtraient encore le verlan de nos jours. Déjà, la manière dont elles sont introduites est assez intéressante, le réalisateur optant pour une découverte pleine de mystère. Megan Fox est un autre atout (oui oui), à défaut d'avoir un jeu exceptionnel, elle propose une plastique autrement plus agréable à l'oeil que l'April O'Neil à la sauce 90's. On aurait aimé qu'elle s'effeuille lentement elle aussi. Tant pis. Elle permettra au moins au spectateur de reposer sa vue et de se conditionner pour ce qui suit, oublier la douleur en quelque sorte, en profitant d'un interlude aguicheur. Avec Michael Bay à la production, on pouvait s'attendre à un déluge d'explosions à la moindre chute d'un ennemi, façon Turtles in Time: https://www.youtube.com/watch?v=LWPJqAvfsqY . On y échappe, ouf...mais de peu, tant "Ninja Turtles" fait dans le "too much" constant.
Après une longue introduction, Raphael, Leonardo, Donatello et Michelangelo apparaissent enfin. Malgré un effort de caractérisation appréciable, les yeux commencent à souffrir devant cette modélisation disgracieuse des "Tétra potes", hypertrophiés comme jamais façon Unreal Engine. Et ce n'est que le début. L'heure suivante constitue une gigantesque cinématique d'introduction de jeu vidéo en mode too much. Le design des tortues est assez hideux, et je ne parle même pas de Splinter. La photo(shop) tout numérique est assez ignoble, sans âme, clinquante et éblouissante...à cause des lens flare. J.J. Abrams, sors de ce corps ! L'action est parfois illisible et clipesque, tout le contraire du film de 1990 en somme. L'opus 2014 gagne en "percutance" ce qu'il perd en authenticité et simplicité. Quant à William Fichtner, s'il est ici particulièrement sobre, sa classe certaine tranchera avec l'extravagance et la rutilance des chromes numériques de Shredder (en mode Dr Eggman, robotisé et gadgetisé à outrance). On appréciera toutefois une paire de voix sympatoches en VO, comme Johnny Knoxville (Leonardo) ou encore Tony "Monk" Shalhoub (Splinter). Whoopi Goldberg vient même faire coucou avec son surjeu, mais elle ne sauvera hélas les dialogues, qui ne tiennent décemment pas la comparaison avec ceux du film de Steve Barron. En fait, le film de Jonathan Liebesman est lourdingue. Une scène afin d'illustrer mon propos: la distribution de pizzas, avec part sur le museau de Splinter en prime. Le même comique de situation que dans "Les Tortues Ninja". Honteux plagiat, ou hommage balourd ? A vous de voir.
A trop vouloir mélanger les ingrédients, à trop vouloir relever les saveurs, le père Jonathan nous fait frôler l'indigestion. Ou alors peut-être avait-il abusé de la bouteille au moment de tourner ce "Ninja Turtles", au point de s'emmêler les pinceaux, allez savoir. Il aurait mieux valu se souvenir de l'adage: blanc sur rouge, rien ne bouge. Rouge sur blanc, tout Foot Clan.