Les tortues sont de retour pour vous jouer un mauvais tour
Quasiment 20 ans après "Les Tortues Ninja 3" Michael Bay nous ressort des tiroirs cette franchise populaire ayant marquée la jeunesse de toute une génération, dont je fais parti, l'entreprise était donc risquée et presque automatiquement perdue d'avance, mais d'un sens le film se veut bien évidement fédérateur et toucher principalement les jeunes des années 2010, le fossé reste tout de même conséquent.
Car il faut bien avouer que le cinéma de divertissement a bien évolué depuis les années 90, exit la simplicité efficace et bonjour la surenchère et le remplissage, ici les costumes en latex sont remplacés par des motion-captures pour, je ne sais pas, faire plus moderne et stylé peut être, mais franchement les tronches des tortues sont assez horribles et n'envisagent aucune profonde sympathie au premier abord (enfin pour ma part), on ne voit pas des héros à carapaces ont voit des textures modelées par ordinateur, ça saute trop aux yeux et m'a vraiment dérangé, je n'ai pas réussi à m'y faire durant l'intégralité du film, et puis la déferlante de séquences formatées pour la 3D ne restent que de la poudre aux yeux, tout ce qui me révulse.
Au niveau du scénario il n'a pas énormément de malice c'est le moins qu'on puisse dire, l'histoire des quatre tortues et du rat Splinter sont réécrites, mais bien que ça garde une certaine cohérence ça peine à convaincre, et ça en parti à cause de la faiblesse du personnage de April O'Neil incarnée par une Megan Fox au sommet de sa beauté mais aussi de sa médiocrité, cette fille n'a vraiment aucun talent d'actrice c'est assez effrayant, de plus Shredder ressemble plus à un robot qu'à un puissant ninja, c'est bien trop exagéré, on a du mal a croire qu'un type tape des high kicks avec des kilos d'aciers sur les épaules. Quelques rôles sont également plutôt inutiles ou fades, que fout Whoopi Goldberg là dedans ? Pareil on ne voit pas la chef de April, on voit Whoopi Goldberg, j'ai rien contre elle mais j'aime pas ce genre de cameo qui nous sort du récit, et puis quel est l'intérêt du personnage de Will Arnett ? Au début je croyais que ça allait être Casey Jones, mais non même pas ...
Cependant le film garde tout de même un côté assez divertissant à certains moments, on se laisse prendre au jeu, mais on est vite malheureusement autant rattrapé par sa lourdeur tellement le réalisateur Jonathan Liebesman en fait des caisses pour nous en mettre plein les yeux inutilement. La personnalité des tortues fait mouche également car les différents traits de caractère de chacune sont respectés et c'est d'ailleurs un des rares points communs avec la franchise d'origine, et malgré leur laideur on fini par s'y attacher un minimum. Le ton est parfois un peu décalé et permet de ne pas se prendre trop au sérieux, et même si ça n'est pas franchement drôle ça se tient par rapport au public visé.
Au final ce "Ninja Turtles" n'est pas le gros navet tant annoncé mais il garde multitude de défauts pour un pur cinéma de consommation, genre que je hais par dessus tout. Un petit divertissement qui plaira sans doute aux très jeunes et aux clients de la 3D en salles, personnellement je préfère me rappeler du temps où le cinoche savait procurer des sensations sans un déferlement d'artifices inutiles, ça ne m'a tout de même pas non plus dégoûté de mes tortues préférés.