A l'époque de sa sortie, je n'avais pas vraiment aimé le CD, je me sentais prêt à intenter à Nirvana un procès pour ralliement à la nouvelle fadeur de l'époque, à l'ignoble mode "unplugged" made in MTV. Aujourd'hui, on comprend mieux : c'est un choc de voir Kurt sur ces images, bientôt cadavre, beau comme un dieu, fermé dans un refus enfantin de livrer quoi que ce soit de lui-même en dehors de ce chant plaintif, régressif, insoutenable parfois. Ce DVD témoigne des derniers sursauts d'un homme cerné, livré aux lions, s'imaginant que le fait de s'entourer de ses copains, de ne parler qu'à eux, pourra changer quelque chose à la voracité du monde qui le regarde et le désire, à son destin qui vient à sa rencontre comme un mur contre lequel il va s'écraser.
[Critique écrite en 2007]