Oliver Stone's Second Presidential Movie
Quatre ans après sa fresque JFK, Oliver Stone s’attaquait à un autre mythe de la Présidence Américaine, avec un nouveau biopic sur Richard Nixon qui ne s’arrête heureusement pas au Watergate.
C’est un secret de Polichinelle, Oliver Stone exècre Richard Nixon et tout ce qui touche de près ou de loin à un des présidents les plus emblématiques des Etats-Unis post-Seconde Guerre Mondiale. Il représente pour lui ce que son pays a produit de pire. Et pourtant, le film est étonnamment mesuré et présente Richard Nixon comme un homme faible émotionnellement contrôlé par les grandes agences gouvernementales du pays, qui, elles, sont montrées comme des conspirationnistes aux réactions par moment anti-américains. Une scène marquante du Director’s Cut est une balade de Sam Waterston, qui joue un responsable de la CIA, à travers un rosier, avec ses yeux déformés, dans la mesure où ses pupilles recouvrent tous, tel un démon. Le film est ambitieux, construit avec des souvenirs de Nixon à la place d’être linéaire, interprété par le génial Anthony Hopkins et par une jolie galerie d’acteurs connus et reconnus comme James Woods, Paul Sorvino (excellent et méconnaissable), Tony Plana, Kevin Dunn ou encore Ed Harris… Cela aurait pu être une très grande réussite si seulement le film ne ralentissait pas fortement la cadence dans la troisième heure, qui traîne alors qu’il faut parler de l’empeachment, comme si Oliver Stone avait peur d’aborder ça de plein fouet pour qu’on ne critique pas son film pour manque de finesse.
On aurait aimé justement qu’Oliver Stone soit plus vindicatif dans cette dernière partie. Ou alors que le film soit un peu plus court. Ou en deux parties. Mais Nixon reste néanmoins un film admirable.