Adaptation somme toute assez paresseuse et donc peu audacieuse du livre éponyme. Ce film de Zabou Breitman a tous les ingrédients des films de la réalisatrice (plus connue comme actrice): attendrissement, sujet de "société", rencontres déterminantes...
Ici, Lou, interprétée par une gamine-actrice pas trop mal, décide de faire un exposé sur les sans-abris parce qu'elle découvre qu'il y en a beaucoup à la gare d'Austerlitz où elle se rend pour regarder les gens ... Elle si seule, délaissée par sa mère bloquée dans son traumatisme depuis la mort accidentelle de son bébé de deux mois, et une classe où elle ne créer que de l'indifférence car à 13 ans elle est déjà en seconde, surdouée, rejetée. Sa rencontre avec No, 19 ans, grande gueule fragile, rongée par l'alcool (et surement la drogue) va plus que bouleverser sa vie... Au delà du simple travail bien fait d'écolière qui obtient un 18, Lou va rencontrer une identité, un être-humain abandonné qui ne demande qu'à être aidé alors même que No rejette l'aide. Très vite elle embarque toute sa famille qui très vite, la mère comprise, retrouve un souffle de vie... Sa mission la rapproche même d'un élève de sa classe qui se révèle sensible sous ses airs de bad boy (oh le cliché !!!!)...
Ce que peine à retransmettre le film, ce sont les véritables émotions de Lou, qui en voix off peines à garder leur souffle romanesque. Et puis le film semble superficiel car il ne fait qu'aborder les sujets, comme pour se donner bonne conscience. Car il semble avoir oublié en chemin (sauf à la toute dernière scène) que derrière No, se joue la quête d'identité de Lou mais surtout sa relation avec sa mère, qu'elle voit revivre peu à peu ....
Peu importe ce que Lou fera de ce qu'elle a vécu avec No dont on ne sait jamais l'avenir réel, elle aura découvert un autre monde, une autre vie et elle aura fait du chemin dans sa propre vie... Le film manque donc d'un véritable sujet, il s'éparpille un peu voulant trop coller au livre et en ressort une impression brouillonesque qui désert tous les propos suivis, ça devient un vague film sur l'adolescence dont il ne ressort pas grand chose du débat sur les sans abris, à part une vague prise de conscience bourgeoise qui ne mène pas à grand chose au final ...