Ce n'est pas plus mal quand un film met du temps à se décanter mais c'est mieux quand son personnage principal ne semble pas aussi égocentré et a priori asse peu sympathique, comme au début de Futur Drei, premier long-métrage semi-autobiographique de Faraz Shariat, qui avait tout juste 25 ans au moment du tournage. Mais Parvis, le "héros" du film, né en Allemagne de parents iraniens, va heureusement devenir plus compréhensible au fil des minutes, à mesure que l'on perçoit quelle est sa vie, en tant qu'homosexuel et en tant qu'individu vu par les autres à travers ses origines étrangères. Sa rencontre avec un frère et une sœur immigrés iraniens le fait évoluer, tant à nos yeux que dans sa propre existence. Pour autant, Futur Drei est le type même de film dont la volonté auteuriste éclate à chaque image, avec la volonté d'être original à tout prix, moyennant quelques ralentis très esthétiques, une poignée de passages oniriques, un montage abrupt et des scènes de sexe assez explicites. Narrativement, le résultat est décousu, parfois opaque, avec le regret que les thématiques auraient pu être traitées autrement, avec plus de simplicité en tous cas. En définitive, le personnage principal, s'il est visiblement le plus proche du réalisateur, est beaucoup moins intéressant que les deux réfugiés, lesquels ne sont malheureusement pas aussi développés.