No Man's Land par Korleone

C'est un magnifique exercice de style que réussi là le réalisateur Danis Tanovic, en schématisant l'absurdité du conflit bosniaque simplement par 3 soldats (un peu à la manière d'Annaud dans Stalingrad avec les 2 snipers).

Mais on a l'impression qu'ici c'est plus sérieux, malgré la bonne dose d'humour noir, voir limite burlesque style Tragi-Comédie, qui fait passer les soldats pour de véritables enfants (cf l'épisode du "Qui a commencé la guerre"). La guerre n’est faite que par des hommes, et ici, pas d’héroïsme, simplement des soldats en T-shirt des Rolling Stones et en baskets. Les soldats sont ainsi a deux doigts de devenir amis, se trouvent des amis communs, mais refusent néanmoins de se faire confiance, d'où une régression de leurs "pourparlers". C'est ainsi un peu l'image du conflit international (ce dont les protagonistes ne se rendent pas compte : ils déplorent des "Conflits au Rwanda"...), qui est ici analysé, avec en prime l'inefficacité des Forces de Protection de l'ONU, et l'omniprésence des médias qui n'arrangent rien. La fin, au combien symbolique, marque bien la totale inextricabilité du conflit, lui aussi sur une mine bondissante…

Un film vraiment très bon, réalisé très intelligemment !

(Je rappelle qu'il a quand même chipé l'Oscar du Meilleur Film Etranger a Amélie Poulain en 2002)