On ne pourra qu'être surpris lorsque Michael Bay décide de laisser tomber explosions et compagnie pour nous servir une comédie limite dramatique, avec certes un peu d'action, de muscles et de jolies gonzesses, mais très loin de ce dont on a été habitué jusqu'alors. Avec un budget rikiki pour le roi du blockbuster ("seulement" 26 millions de dollars), Michael Bay va tenter de nous prouver qu'il ne sait pas seulement faire dégommer une ville entière ou froisser les tôles de voitures mais peut tout aussi bien proposer un film plus sérieux...


Inspiré des incroyables faits réels relatant plusieurs kidnappings, meurtres et extorsions de fonds d'un trio de culturistes américains, Pain & Gain oscille entre biopic fantasque teinté de passages amusants et biopic sérieux traitant d'un évènement aussi insolite que sordide survenu il y a vingt ans. Mené par Daniel Lugo (Mark Wahlberg, malheureusement agaçant, comme d'habitude), Adrian Doorbal (Anthony Mackie, sous-exploité mais de plus en plus convaincant) et Paul Doyle (Dwayne Johnson, toujours aussi hilarant), le trio va s'attaquer à un riche connard venant s'entraîner dans leur salle de gym (Tony Shalhoub), l'enlevant, le torturant et lui volant tous ses biens.


Devenus de nouveaux riches, chacun va vivre sa nouvelle vie différemment : Lugo va s'octroyer la résidence de la victime de manière arrogante, Doorbal va se marier à une infirmière obèse tandis que Doyle va sombrer dans la cocaïnomanie (entraînant les passages les plus comiques du film). Mais leur victime va se venger et contacter un détective privé qui va facilement remonter à cette bande d'abrutis laissant une tonne d'indices comme le nez au milieu de la figure. Rythme effréné, situations déjantées, scénario barré et mise en scène léchée, Pain & Gain surprend indéniablement le fan de Michael Bay tant le réalisateur s'avère assez sobre : une seule explosion et un ton très décomplexé mais une histoire finalement un brin touchante et surtout dans le fond très sérieuse.


Bien sûr, impossible de ne pas reconnaitre la patte du metteur en scène ni son goût pour le bling-bling en tout genre mais il est également difficile de vraiment le placer sur un piédestal, la présentation de cette histoire vraie manquant malheureusement cruellement de stabilité. Ainsi, on regrettera surtout une altération de ton, le film passant de la comédie un tant soit peu burlesque au drame nerveux, le tout saupoudré d'une ambiance bon enfant. Au final, bien loin des habituels blockbusters décérébrés où ça pétarade dans tous les sens, le réalisateur de Transformers parvient à nous étonner à moitié en réalisant cette œuvre hybride pas vraiment parfaite mais sincèrement réussie.

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le 5 avr. 2019

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