No pain, no gain, no brain.

Trois culturistes en manque de reconnaissance et de richesse dans leur rêve américain trouvent un plan génial pour arranger leur cas : kidnapper une personne riche, lui extorquer ses biens et profiter à fond. Et aussi bête que cela puisse paraître, leur plan va fonctionner. Cela fonctionnera moins au second coup mais je ne vais pas vous dévoiler comment se termine ce film (très) inspiré d'une histoire vraie. Cependant, dès le début No pain, no gain vous informe que cela se passera très mal.

Avec un sujet pareil et des personnages pareils, on ne peut que se douter que cela ne volera pas haut. Et effectivement, Michael Bay nous sert ici un film plutôt bas du front avec tout ce que le rêve américain peu laisser à ceux qui n'ont pas eu de chance : sexe, culture des apparences, richesse uniquement extérieure, racisme, religion superficielle… Et bêtise, beaucoup de bêtise. Mais de la bêtise drôle cependant. De ce côté là, le film nous sert un scénario plutôt pas vilain servi par des acteurs assez bons avec un Dwayne Johnson parfait en bodybuilder ex-taulard simplet et religieux pas sûr de lui.

Là où le film ne brille pas, c'est plutôt du côté de la réalisation qui ne cassera pas trois pattes à un canard. Il n'y a pas vraiment de longueurs mais ça aurait pu être plus court, les évènements se devinent un peu facilement et certaines courses poursuites finales sont étrangement passés sous silence. Les explosions en tous sens qui ont fait la (mauvaise) réputation du réalisateur nous sont gracieusement épargnées en échange de ralentis sans intérêt en début et fin de film.

Cela dit et malgré le 6 que je lui mets, ce n'est pas forcément un film que je conseillerais. C'est vraiment bas du plafond et si vous décidez de le voir, c'est un choix à prendre en toute connaissance de cause. Si la bêtise crasse de l'homme du rêve américain ne vous attire pas, n'y allez surtout pas ! Si elle ne vous dérange pas, vous devriez pouvoir vous y retrouver dans ce film.

A noter que j'ai pu le voir en version originale sous-titré et que je m'interroge un peu sur le rendu des narrateurs multiples parfois très présents. Mon manque d'habitude en anglais m'a sans doute perdu de temps en temps pour retrouver quel personnage parlait. A-t-on le même problème en français ? Est-ce que ces passages sont plus ou moins pénibles ? Je ne sais pas mais cela m'a un peu surpris au départ mais ce choix de narration a au moins le mérite d'apporter un meilleur éclairage sur la psychologie des personnages.