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Difficile, après avoir vu le désastre cinématographique de la série Transformers, de s'enthousiasmer pour une nouvelle production de Michael Bay. Pourtant celle-ci se différencie largement de ces dernières, déjà par son budget, atteignant à peine 30 petits millions de dollars. Un moyen pour Bay de se faire plaisir sans avoir la crainte de ne pas voir un carton au box-office. Ces bandes annonces prometteuses qui nous vendaient un projet en dehors du lot, avec ces culturistes qui s'improvisent escrocs ne nous ont pas trompés. Pain & Gain est sans conteste l'un des films de cette rentrée, et surtout, la preuve que le sieur Bay peut aussi s'exprimer en tant que véritable auteur de cinéma.

Doté d'un scénario solide comme un roc, Pain & Gain nous emporte dès ses premières minutes grâce à une introduction puissante où Mark Wahlberg nous expose tout le côté irrévérencieux et violent du projet. Brutal, patriotique, idiot, vulgaire... bienvenue dans le rêve américain. Basé dans un Miami aux allures de film porno bling-bling, de femmes siliconées et de couleurs ultra cramées, proche de l’irréel, le réalisateur détruit à sa manière cette vision pourtant teintée de vérité d'une Amérique gangrénée par le fric et la célébrité. Et surtout, le besoin de reconnaissance.
Car après tout c'est bien de ce constat que le film tire son enjeu. Tout le monde cherche de la reconnaissance, et dans les années 90 ce n'était pas aussi aisé qu'à notre ère numérique. Le moyen à l'époque étant d'être beau, fringuant et friqué. Alors lorsque Daniel Lugo, malgré son physique avantageux et ses capacités ne recevait toujours pas l'attention dont il estimait bénéficier, il décida d'entuber un de ses clients friqués.

Rien de bien nouveau certes, mais c'est cette capacité qu'à Michael Bay à mêler critique tapageuse et hilarité, car oui Pain & Gain est rempli à ras bord d'humour, qui fait que cela fonctionne aussi bien. Déjà grâce à son panel de personnages tous plus dégénérés que les autres. Entre un Tony Shalhoub gonflé au racisme, un Mark Whalberg oscillant entre intelligence et furie, un The Rock habité par la foi en Dieu et un Anthony Mackie en manque de virilité, on ne s'ennuiera pas une seconde tant les situations rocambolesques et sujettes à l'humour bien gras s'enchaînent. Conscient que tout ce beau monde est complètement hors du monde et surtout abrutis par leurs idéaux, Michael Bay s'amuse à les tourner toujours plus en ridicule au point d'en arriver presque à sombrer dans le parodique, ce qu'il s'amusera à rappeler en indiquant que oui, cette histoire est bien basée sur des faits réels.

Alors on pourra pester contre sa réalisation, mais il faut dire que le bonhomme sait y faire si on lui retire le fait qu'il n'a pas grandement amélioré sa mise en scène depuis Bad Boys 2. C'est chiadé, bien pensé et parfaitement rythmé, surtout pour un budget tel que celui-ci. Au final outre son aspect comique et le fait qu'il s'inspire d'une histoire vraie, Pain & Gain est aussi un bon moyen pour le bonhomme de venir en foutre plein la gueule à un système auquel il participe pourtant activement avec ses blockbusters. Dynamitant l'image parfaite du héros bodybuildé, de ce rêve américain que prône un pays qui finalement ne respecte pas l'égalité que les hommes ont entre eux à l'origine, ou encore de cette industrie capitaliste qui gangrène un pays déjà endetté, Michael Bay nous livre un film survolté, virtuose, et assumé à 200%.
Florian_Bodin
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le 11 sept. 2013

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le 11 sept. 2013

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Florian Bodin

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