Dans l’orchestration collective de la désespérance ,l’irrémédiable implosion d’une jeunesse désarrimée. Abîme d’un monde sans sommation.
Un film tragique à la superbe mise en scène qui fait réfléchir sur le profond malaise de notre monde consumériste … un monde où modernité se conjugue avec mal de vivre et désillusion , parfois jusqu’à l’irrémédiable… ces jeunes gens si différents de par leur origine et dont on ne sait vraiment ce qui les a reliés pour former de groupe soudé dans ce but ultime de révolte sont d’une émouvante fragilité dans leur détermination… Une recherche de l’extrême comme défense contre l’angoisse face à ce monde moderne chaotique empreint de désenchantement.
L’absence quasi continue de dialogues, les répétitions du même point de fuite dans la narration, cette sensation que quelque chose va advenir mais qui ne vient pas, évoquent Elephant de Gus VAN SANT. Des personnages qui agissent vers un but précis dont nous ignorons tout. Les rares échanges de regards nous invitent à poursuivre avec eux comme une obsession. Ensuite, le film sans changer de rythme, devient alors une réflexion philosophique sur la paranoïa, la brutalité, l’enfermement, la notion de combat , mais aussi la mort, le système capitaliste et la perte de repères d’une jeunesse "en mal d’arrimage" .Le final se construit sur un crescendo. Brillant!