Nocturne indien par Teklow13

C’est une sorte de Lost in translation. On y suit Rossignol (JL Anglade) jeune français débarquant en Inde dans le but de retrouver son ami qui a disparu. Il traverse une Inde mystérieuse, envoutante, déroutante, de Bombay à Goa en passant par Madras. Par son dispositif narratif, le film avance par séquences, chaque séquence est une rencontre, on peut envisager Nocturne indien comme un road movie. Et comme souvent dans le genre, la quête au bout du chemin est en fait présent en permanence, le tracé géographique devient parcours existentiel et intime. Plus il s’enfonce dans l’Inde, plus le chemin de Rossignol se fait plus broussailleux, indéfini. Parti retrouver son ami il se perd lui à son tour, pour peut être mieux se retrouver. Cherche t’il véritablement son ami ou se cherche t’il lui-même, le film avance sans réellement trancher, toujours vaporeux à ce niveau, passant du physique au métaphorique.
S’il est un peu trop chargé esthétiquement, scènes au rouge dense,… le film est très beau. Pour sa vision qu’il propose de l’Inde, à travers les yeux de cet homme (et pour le coup très juste dans sa notion de dépaysement) et car Corneau parvient à instaurer une atmosphère, qui passe beaucoup par le texte, assez fascinante et inquiétante, presque lynchéenne, particulièrement dans les scènes de rencontre avec l’homme du train, et la voyante.
C'est un Corneau très surprenant et très éloigné de ce qu'il fait habituellement.