J'aime beaucoup Darren Aronofsky, y compris et surtout The Foutain qui souffre d'une réputation de film moche et véhiculant une philosophie New age incompréhensible, alors que moi j'ai été très marqué par son message et par son imagerie.
Bref Noé, c'était le premier Aronofsky que je n'attendais pas avec impatience, à cause d'une campagne médiatique calamiteuse et de critiques franchement pas emballées ni emballantes. J'ai longtemps repoussé le visionnage, mais maintenant que je me suis forcé à le regarder ... je me dis que j'ai bien fait.
Noé c'est tout simplement l'adaptation du récit biblique sur le personnage du même nom, un pari risqué vu l'ampleur du projet, mais un parie en partie (mais pas totalement) gagné. Sur le fond le film me pose quelques problème, mais sur la forme c'est très réussi.
Tout d'abord, d'un point de vue mise en scène le film se permet quelques fulgurance visuelles. La mise en images des rêves puis de la folie de Noé est très inventive et l'arrivée du déluge est très impressionnante. Tout est dans la démesure, on est dans une vision cauchemardesque du déluge. On est plongé en plein apocalypse et on le ressent à tous les instants. Les effets numériques ont une grande importance dans Noé et ils sont parfaits, notamment Les anges enfermés dans les géants de pierre qui sont magnifiquement représentés ici.
Mais pour revenir sur le fond du film, Noé parle de religion et malheureusement c'est très premier degré. Le message est non seulement simpliste, mais aussi et surtout très naïf. Heureusement Russel Crowe arrive à donner de la subtilité à Noé, c'est ce qui sauve le propos du film. Il joue à la perfection ce personnage torturé qui devient bourreau de sa famille.
Au final, Noé est un récit biblique simple, voir un peu trop simpliste, mais sacrément beau. C'est un film imparfait sur le fond, mais qui sur la forme tente et réussie beaucoup de choses.