Un blockbuster qui prend l'eau.
Avant de s'attaquer au film, Aronofsky avait transposé Noé en comic, avec Ari Handel à la co-écriture, et les dessins de Niko Henrichon. Pour le grand écran, l'esprit est toujours là : la bible est traitée comme une oeuvre de fantasy, ce qui est permis par l'athéisme rêveur du réalisateur, le tout accompagné d'une sauce idéologique à la mode, new-age-écolo-vegan... Cette adaptation aura fait hurlé les uns, dénonçant une oeuvre satanique, et insatisfit les autres, ceux qui attendaient une vision réaliste du déluge (c'est à dire sans débordement spirituel excessif). Qu'en reste-t-il ? Trop sérieux, trop lourd, avec un climax efficace mais qui perd tout intérêt de revisionnage, Noé n'est ni un bon blockbuster -ne mettant jamais l'entertainment au centre de ses préoccupations- ni une belle oeuvre d'art, trop bâtarde et niaise dans son traitement. Mais quelques scènes franchement réussies, souvent spectaculaires, ainsi que le magnifique cadre islandais, la partition impressionnante de Mansell, et la présence toujours agréable d'Emma Watson le sauvent du désastre. Loin d'être irregardable, ces qualités pourraient même le rendre recommandable. Une fois. S'il n'y a rien d'autre.