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"Tu vois ce genre de soirées où tu ne connais personne, où tu restes assis sans t'intégrer à aucun des délires car ce sont des blagues personnelles entre les invités, et où tu regardes ta montre en soupirant ? Ben c'est ça.", dixit notre cher ami voisin de siège. On le cite, car on ne peut mieux décrire Noël à Miller's Point, soit une interminable succession de situations qui ne se suivent pas, ne se complètent jamais, ne se répondent pas, comme si l'on regardait la VHS de famille de Tyler Taormina qui nous présente des scénettes de caméscopes différents, collées ensemble. On ne comprend rien aux délires du réalisateur (qui sont ces trois jeunes dans la rue ? à quoi sert le varan ? pourquoi ce montage saccadé au début du film qu'on ne revoit jamais plus, alors qu'il était une bonne idée de mise en scène pour le gag des bisous ? qui sont ces flics, pourquoi sont-ils muets, d'où sort ce chien, pourquoi le vieux flic fait-il des avances à l'autre d'un coup, que fiche Michael Cera dans ce rôle fantômatique, pourquoi avoir choisi le fils à Spielberg et la fille à Scorcese pour ces caméos invisibles... ? Bref, on peut résumer l'entièreté du film par : "Pourquoi ?!"). On compte aussi les gags sur les doigts d'une seule main (à part
la bouteille qui casse le pare-brise, la boîte aux lettres renversée, les "bisous" au début du film, et la mamie qui s'est endormie dans son Stannah
, on a l'impression d'avoir cité tous les gags de cette "comédie" ultra fade et plate), on ajoute un rythme tantôt effréné tantôt mou (selon qu'on suit les gamins qui sautent dans tous les sens, ou les adultes qui bavassent des plombes), une BO insupportable (on se croirait dans un Baby Driver mixé avec la playlist Spotify de Noël : ça ne s'arrête jamais, et c'est infernal), et dans l'ensemble une sensation d'avoir lancé une VHS des Noëls passés d'une personne qu'on ne connaît pas. Tout est mal amené, brouillon même dans ses bonnes idées (la pin-up en carton qui est collée sur le Rumba, ça aurait pu être drôle, si seulement on ne découvrait pas ce gag en arrière-plan flouté en pleine conversation plombante des hommes de la famille : le gag tombe complètement à l'eau, dommage). Ce n'est pourtant pas les idées de gags dans les comédies de Noël qui manquent (cette fête se prête naturellement à ce que tout aille mal, mais finisse bien), et on se demande alors comment on a pu se retrouver en face d'un film si radin en vrai moments de rigolade et de partage, qui se contente de nous présenter sa famille massive (il y a beaucoup trop de personnages, on confond tout le monde), de mettre sa playlist Spotify volume à fond, et passe d'un groupe de personnages à un autre sans aucune cohérence. Et joyeux Noël.
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le 18 sept. 2024
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