Noémie est une adolescente de 15ans confiée dans un centre de jeunesse à défaut de pouvoir compter sur sa mère (qui s’en défausse complètement). N’ayant que peu d’espoir de la revoir, elle fugue pour rejoindre Léa, un ancienne du centre qui va l’introduire au sein de sa bande où elle fera la rencontre de Zach et rentrera de plein fouet dans le monde des adultes… et de la prostitution.
Pour son premier long-métrage, la québécoise Geneviève Albert s’intéresse à la prostitution adolescente à travers le portrait touchant et réaliste de Noémie, prise dans une spirale infernale en ne parvenant pas à dire non à son petit ami et en concédant pas amour (et par dépit) à ses injonctions. La réalisatrice ne nous épargne rien lorsque Noémie cède aux demandes incessantes de son « chum », s’enfermant malgré-elle dans une routine morbide où les passes s’enchaînent à un rythme métronomique dans sa chambre d’hôtel.
Le film est clairement scindé en deux parties, la première nous fait la présentation de Noémie et de sa mère (à l’équilibre précaire), quant à la deuxième, elle fait littéralement un virage à 180°C lorsque le quotidien de l’adolescente vire au cauchemar éveillé en enchaînant les passes tarifées, avec ce décompte malaisant & écoeurant.
Noémie dit oui (2023) est un drame social criant de réalisme, la relation inexistante entre l’adolescente et sa mère et la descente aux enfers que représente la prostitution juvénile. Kelly Depeault (La Déesse des mouches à feu - 2021) y est bouleversante dans le rôle principal. Geneviève Albert parvient quant à elle à mettre en lumière la prédation des hommes et leurs comportements toxiques vis-à-vis de la gente féminine (que ce soit sur la poupée gonflable ou auprès de Noémie). Le film dénonce et vient rappeler que la prostitution chez les jeunes (au Canada notamment) commence entre 14 & 15ans, cela fait réfléchir…
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