J'avoue être une néophyte en grande cuisine. Mais pour ce qui est de la culture nippone, loin d'être spécialiste j'ai un attachement particulier à celle-ci. Ce documentaire s'avérait donc passionnant mêlant la précision et l'exigence de la grande cuisine à la grâce et au mystère du Japon. Malheureusement, ce documentaire s'est avéré très plat (sans mauvais jeu de mot). La réalisation qui se veut sobre devient ennuyante et très lente. On regarde de longue séquence d'un bras, d'un gros plan sur un visage ou encore, parce que nous sommes quand même dans une cuisine, de coupe de canard. Et lorsque la parole rentre en jeu, ce n'est que pour asséner banalité et cliché. "Ouvrir Noma à Tokyo c'est difficile." Oui. Mais si cette sentence est répétée perpétuellement tout au long de ce film, on ne la ressent jamais à l'image. Plus simplement, on s'ennuie. Au lieu de traiter les vraies angoisses des personnages, on ne fait qu'exacerber des problèmes futiles: l'un des chefs est coincé dans l'ascenseur lors du moment de l'ouverture. Cette scène interminable est exagérée par un dialogue très plat avec le chef de Noma au lieu de montrer l'euphorie et la légère panique en cuisine. Les personnages sont surjoués. On a l'impression qu'ils sont leur propre cliché sans réelle saveur. Enfin, l'esprit japonais tant expliqué par la parole n'est visible que lors d'excursions surfaites consistant à marcher dans la forêt pour goûter des branches et des fourmis. Cela tourne rapidement au ridicule. Bref. Ce documentaire sans aucune saveur semble n'être qu'un film mettant en avant l'ego du chef de Noma et répondant à tous les clichés aussi bien du genre documentaire que de ceux qu'on se fait de la grande cuisine.