Un an avant d’arpenter la jungle guatémaltèque, terrain de jeu de son «Prédator», le réalisateur américain John McTiernan que l’on ne présente plus aujourd’hui, envoyait Pierce Brosnan au beau milieu de la jungle urbaine de Los Angeles pour les besoins de «Nomads», un premier film curieux, mêlant à la fois thriller, drame et fantastique. Jean-Charles Pommier (Pierce Brosnan), un anthropologue français de retour aux USA avec sa femme Niki est admis aux urgences d’un hôpital de L.A., l’homme recouvert de sang, parlant un Français incohérent, semble terrorisé. Pris en charge par le Dr Eileen Flax (Lesley-Anne Down), il décédera quelques minutes plus tard, susurrant avant de mourir quelques mots à l’oreille du Dr Flax. Une entrée en matière étrange pour un film qui ne l’ait pas moins. John McTiernan fait d’emblée mourir son héros, chose déroutante, mais une interaction s’est produite entre le Dr Flax et son patient décédé. Le récit se déroule sur deux axes qui s’entrechoquent, à la fois le présent (le Dr Flax) et le passé (les découvertes de Pommiers). Ayant arpenté la planète en axant ses recherches sur les tribus nomades, Pommier de retour à la vie urbaine va être confronté à d’étranges événements et à d’étranges individus qui lui feront peu à peu perdre le sens des réalités. L’anthropologue est convaincu qu’une tribu nomade est ici à Los Angeles dans l’une des plus grandes villes du monde au beau milieu du XXème siècle. Un groupe d’individus vivant en marge, sans liens et contraintes sociales avec la violence comme seule loi. John McTiernan nous embarque dans un trip paranoïaque et hallucinogène où le réel laisse la place à l’irréel où le rationnel côtoie l’irrationnel avec comme décorum, un L.A. tentaculaire et dangereux (qui ressemble à du Michael Mann) où les démons de la nuit se mêlent le jour au brouhaha de la civilisation.