Que vois-je ?
Premier film du cinéaste marginal Quentin Dupieux, "Nonfilm" est une entrée en matière d'un genre exclusif, celui de l'apologie de l'absurde et du non sens, qui sera la marque de fabrique du...
le 1 sept. 2014
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Approcher "Nonfil" c'est appréhender l’œuvre originelle, explorer le délit initial de Mr Oizo, qui déjà porte en lui les gènes de ce que sera le cinéma de l'homme, sans pourtant rien affirmer.
Nonfilm, c'est également le début du casse-tête sournois des cinéphiles qui chercheront en vain à donner un sens aux propos insaisissables du volatile.
Pourtant une évidence, une seule (ou peut-être deux) se détache avant même d'avoir vu l'objet, mais il faudra d'abord avoir vieilli de plusieurs années car le quidam de l'an 2001 ne pouvait deviner :Dupieux, doppelganger cinéaste du musicos electro, racontera pendant vingt ans encore l'œuvre impossible et même l'impossibilité de l'œuvre. Ici l'impossible c'est l'irréparable, la mort... De celui qui tient la caméra mais aussi de tous les autres autour et plus irrémédiable encore la mort de la caméra elle-même fusillée par l'acteur principal : le film sera impossible.
En fusillant "L'homme à la caméra", Dupieux tue Dziga Vertovl, le père. Mais chez Quentin tout n'est qu'un début, même la mort n'est pas une fin; le tournage continuera coûte que coûte, sans caméra, tel un mirage dans le désert qui sert de décor à ce non-film "abymé". Car le film n'est qu'un film dans le film, un tournage qui filme lui-même le tournage sans caméra... Mais peut-être somme-nous, finalement dans une réalité parallèle, un rêve, imbriqué dans un autre rêve et dans ce cas Nolan aura plagié Dupieux (c'est certainement la plus grande certitude de toutes les hypothèses émises ici).
Bref Dupieux filme... Mais très mal : les cadres sont fuyants, la caméra (celle qui existe malgré tout) tremble et donne la nausée, les personnages deviennent des bouts d'hommes de femmes, ici un demi-visage, là une hanche, ailleurs un tibia. Ce nonmétrage est désagréable, trop court, mais peu importe il fera jaser longtemps, et nous finirons par l'adorer à force de ne pas réussir à l'analyser.
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Créée
le 31 janv. 2025
Modifiée
le 31 janv. 2025
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