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Intrigue fumeuse & abscons et montage torché à la truelle...

Angeli est chercheuse en biologie médicale et étudie le Noni (un fruit exotique que l’on trouve principalement en Inde, en Australie ou encore à Tahiti). Elle souhaite se rendre en Inde pour poursuivre ses recherches mais son laboratoire n’ayant pas les fonds nécessaires, elle sollicite son grand-père (un grand notable de la région), qui parvient à lui trouver une subvention. Au même instant, un laboratoire concurrent dépêche sur place un espion afin d’en apprendre davantage…


Noni : Le Fruit de l'espoir (2019) est le premier long-métrage d’Alain Williams, si son nom ne vous dit rien, il est assez connu dans le milieu artistique (il est touche-à-tout : producteur, réalisateur, directeur artistique, manager, …) et s’est fait connaître auprès du grand public pour avoir réalisé des clips musicaux d’artistes de seconde zone, dont le plus connu est "Une Seconde chance", de Samy Naceri. Il aura aussi été le manager de Loana (la célèbre lofteuse dont son seul fait d’arme aura été de baiser dans une piscine devant des milliers de téléspectateurs).


Revenons-en au film, curieuse production française (au budget indéterminé, mais low-cost), tournée en grande partie à l’île Maurice, en France et pour de rares plans, en Inde. Ce film met en scène un casting des plus hétéroclite, avec dans les principaux rôles Robert Hossein, Jean-Louis Tribes, Igor & Grichka Bogdanoff (!) et une flopée d’acteurs inconnus. Le souci majeur bien évidemment repose sur son casting et on a tous senti venir la catastrophe lorsque la bande-annonce a été dévoiler en 2019 (elle a fait un buzz pas possible, en grande partie parce qu’elle dévoilait le non-professionnalisme qui se dégage du film mais aussi par la présence WTF des Bogdanoff, qui ne sont là que pour déblatérer leur science infuse à chaque apparition). La pire prestation quant à elle revient au personnage de Kevin, interprété par Jean-Luc Chetboun (qui n’est autre que l’avocat à la ville de Robert Hossein !), inexpressif au possible et pas foutu d’avoir la moindre émotion ou étincelle de vie dans son regard (on se souviendra longtemps de cette phrase lâchée à Candice Berner « vous êtes diabolique » et qui sonne tellement fausse).


L’intrigue quant à elle s’avère des plus fumeuse & abscons, il ne faudra hélas pas compter sur le montage pour nous faciliter la compréhension (il y a un nombre incalculable de seconds rôles, complexifiant encore plus la lecture du film). Le montage ayant été fait à la truelle (par des étudiants en cinéma ? on peine à croire que des professionnels se cachent derrière ce travail bâclé). Des cuts à tout bout de champ, des fondus au noir toutes les 3min, des inserts inutiles en guise de remplissage, un montage hasardeux et un mixage son pourrave viennent ponctuer cet improbable drame sur fond d’expériences scientifiques.


Rien ne va dans ce film, à commencer par la mise en scène (gros plantage lors de la séquence où la police intervient, entre les racailles qui chargent une camionnette avec des cartons… vides (pas crédible les mecs, fallait y mettre plus de conviction), suivie d’une pitoyable séquence avec un hélicoptère rotoscopé et une grotesque scène de gun fight qui ressemble à un film de fin d’étude). Et que dire des décors, mention spéciale pour le bureau du commissaire où les accessoiristes se sont démenés (ironie) en imprimant une banale feuille A4 avec écrit dessus "Interpole" pour situer le lieu de l’action, sauf que dans le plan suivant, sur la façade extérieure, il y a une enseigne Police Nationale… ça défi toute logique.


Enfin, on aura une pensée émue pour notre cher Robert Hossein (91ans lors du tournage en 2018) et qui réellement fait peine à voir. Il débite mollement son texte, quand il ne se contente pas de le lire face caméra (on préfèrera faire abstraction des nombreuses fois où il postillonne sur ses camarades de jeu). Même s’il nous aura bien fait rire en comparant les Bogdanoff à des aliens (« avec ces 2 extraterrestres »), il faut bien admettre qu’à partir d’un certain âge, il serait préférable qu’il s’abstienne de jouer la comédie, quitte à ce qu’il continue de cachetonner dans des publicités pour Audika (l'audioprothésiste), plus en phase avec son auditoire et ses capacités.


Au final, on serait tenté de dire que ce film était « mort-né » avant même sa sortie. En dehors du bad-buzz lié à sa bande-annonce, Il aura connu tellement de dates de sortie que l’on finit par s’y perdre. Initialement, il devait sortir le 20 mai 2019, puis le 28 octobre 2019, pour au final, être reporté au 05 février 2020 (mais crise du Covid19 oblige et la fermeture des cinémas le 17 mars, autant vous dire que sa carrière en salles aura été très… restreinte). Pourquoi un tel report ? Faut-il y voir un lien avec les déboires judiciaires des frères Bogdanoff avec Cyrille Pien, qui n’est autre que l’un des deux producteurs du film ? (les frères jumeaux sont accusés de lui avoir soutiré des milliers d’euros, ainsi que le réalisateur, sa fille (productrice du film) et son avocat qui depuis, ont tous les trois bénéficié d’un non-lieu. Pas sûr que l’on connaisse le fin mot de cette sombre histoire, Cyrille Pien s’étant donné la mort en 2018).


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

Créée

le 24 janv. 2021

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