Quand j’étais ado (et jusqu’à il n’y a pas si longtemps), l’été était synonyme de blockbusters, et donc de films à gros budgets. Depuis l’hégémonie Disney (ou peut être que cela avait déjà commencé avant ?) et le déclin des « œuvres » au profit des « produits de consommation », difficile de trouver de quoi se mettre sous la dent, entre des étrons Marvel aux effets spéciaux inachevés (tout comme leur scénario et leur direction artistique d’une manière générale), des dino frelatés, des Star Wars qui piétinent notre enfance et sucent notre âme (quoi je dramatise ? même pas vrai), et d’autres projets ratés construits par des comptables et des équipes marketing.
Alors quand, dans ce marasme de suites, prequels/sequels, spin off, reboot et pseudo remakes non assumés, émerge un petit film sympatoche parlant d’invasion alien et venant titiller notre âme de spectateur (et non de consommateur), on se jette dessus comme un cannibale hypoglycémique devant un américain moyen élevé à la junk food et biberonné au soda.
Et on aime ça !
Est-ce qu’il y a 10 ans on aurait mis autant d’enthousiasme devant ce film ? peut-être pas. Mais à une époque où on revoit nos standards à la baisse à force d’enchainer les films médiocres, on devient moins exigeants et on se met à apprécier les choses simples de la vie : un film avec une idée originale (the « O » word est d’ailleurs devenu une insulte aux USA et interdit partout à Hollywwod), un scénario construit, des personnages caractérisés, une intrigue. Bref, un film quoi, comme au bon vieux temps.
Alors oui, le ciné de Jordan Peel est (pour moi) un peu prétentieux, et tombe souvent à côté de la plaque, ne réussissant jamais à atteindre le niveau de ses prétentions, mais au moins il essaye. Et ce film ne fait pas exception à la règle, rallongeant son histoire avec des idées qui, sur le papier, sont sympas pour renforcer l’atmosphère, mais finissent par délayer un peu l’ensemble et n’apportent au final rien à l’intrigue qui s’éternise beaucoup trop dans sa première partie.
Mais au moins c’est bien foutu, et on sent l’envie de faire quelque chose d’aboutit, de réfléchit. Et rien que pour ça, le film vaut le coup.
Comme quoi, on peut encore faire des films à Hollywood.