Norah, réalisé par Tawfik Alzaidi, s’attaque à la complexité des relations humaines dans un cadre intime et isolé, mais le film peine à livrer toute la force de son récit.
L’un des points forts du film réside dans son scénario minimaliste, qui se déroule dans un format relativement court de 1h30, suffisant pour exposer son propos sans s’égarer. Ce choix de concision fonctionne bien pour le fond, avec une histoire simple mais captivante, et un final tout en poésie qui reste gravé en mémoire. Le film s’ancre également dans une atmosphère pesante et presque claustrophobe, reflétant la perception de l’étranger dans une communauté quasi-autarcique. Les paysages et les coutumes locales viennent sublimer cette immersion, offrant au spectateur une plongée dans un environnement authentique.
Cependant, la forme du film souffre de quelques défauts. Les dialogues, bien que riches en intentions, sont parfois trop écrits et manquent de naturel. De plus, l’exposition choisie par Alzaidi crée une certaine frustration, en particulier lors des plans sous-exposés qui exigent un effort pour être appréciés, malgré la beauté de la photographie en plein jour, avec une palette de couleurs jaunâtres et pastel qui s’intègre parfaitement à l’univers du Moyen-Orient. Les scènes d’action, quant à elles, manquent d’intensité, ce qui diminue l’impact de moments cruciaux du film.
Au final, Norah reste une œuvre intéressante qui ne manque pas de charme, notamment grâce à son atmosphère unique et à son propos sincère. Toutefois, elle n’évite pas certains défauts de forme qui limitent son efficacité.